Categories
Historic

Quand la Tunisie accueillait l’une des six Bugatti 101 jamais construites!

Bugatti ! Un nom qui en fait rêver plus d’un aujourd’hui, en plus d’avoir été le cas hier.

Suite à la mort du « patron » Ettore Bugatti en 1947, et de son fils Jean Bugatti, disparu tragiquement au volant d’une Bugatti 57G, la marque avait perdu ses génies de la mécanique et du design. Et pourtant, il fallut déjà penser au futur.

L’idée était alors en 1951 pour le benjamin de la famille Bugatti, Roland, en collaboration avec Pierre Marco, fidèle de l’usine, de lancer un nouveau modèle basé sur la 57. Misère économique après-guerre et santé financière de la marque obligent, le modèle disposa de peu d’innovations techniques comparées à ses concurrentes moins couteuses.

Le moteur est celui ayant déjà équipé les types 57 et date des années 30. Le 8 cylindres 3,3 litres à double arbre à cames en têtes est donc recyclé et fait l’objet de peu d’améliorations techniques. Ces améliorations comprennent l’utilisation d’un carburateur Weber à la place du carburateur Stromberg et l’association à une boîte de vitesse électromagnétique Cotal.

Le châssis est séparé contrairement aux autres constructeurs qui utilisaient déjà les châssis monocoque.

Face à ses concurrentes, notamment la Jaguar XK120, dont les comportements sont nettement plus efficaces sur route et surtout dont les prix sont très inférieures (la Bugatti était vendue à 3 800 000 francs soit le double de la plupart de ses concurrentes), la Bugatti 101 est un échec commercial.

Finalement, seuls 6 chassis 101 seront vendus, habillés par quatre carrossiers : Gangloff, Ghia, Antem et Guilloré.

Malgré l’extrême rareté de ce modèle, l’une des 6 voitures construites, a vécu sur le sol tunisien dans les années 50-60.

En effet, le châssis 101.502 carrossé par Guilloré de Courbevoie commencera son histoire à Tunis comme en témoignent certaines personnes et en attestent certaines photos montrant sa plaque minéralogique tunisienne TU8. Elle restera à Tunis jusqu’en 1964 entre les mains de Rodolfo Brignone, date à laquelle elle sera vendue à Jean Dobbeleer, négociant spécialisé dans les Bugatti à Bruxelles. En 1973, la voiture est mise en vente par Christie’s et est acquise par Michel Roquet de Founex. Elle sera remise en vente en 1975 et sera acheté par Pim Hascher qui la gardera jusqu’à sa mort en 2007.

La maison d’enchères Bonhams la remettra en vente en 2008 parmi d’autres voitures de la collection Hascher et sera acquise pour 185.700 Euros, somme qui aujourd’hui paraît totalement dérisoire face à la montée exponentielle de la côte des voitures de collection.