Le Dacia Duster de troisième génération, tout juste lâché sur nos routes, devrait en principe assurer le même carton commercial que ses devanciers. Tarifs serrés, et prestations en progrès à la clef… Surtout pour la version d’entrée de gamme Eco-G 100, à bi-carburation essence / GPL, qui démarre sous les 20.000 €. Sur le papier, le Duster ainsi gréé ressemble à une affaire imbattable. A vérifier au volant, et à la pompe.

Ne pas reconduire le GPL aurait été une erreur, même si ce carburant a un peu perdu de sa popularité chez nous ces dernières années. Nous sommes loin des années 2000, où quasiment chaque constructeur généraliste proposait un modèle tournant au gaz (Gaz de Pétrole Liquéfié, pour rappel, un mélange de butane et propane). Seuls Dacia et l’ont conservé dans leur gamme, assurant chez le constructeur roumain la majeure partie des ventes, selon les années. En situation de monopole, pas le choix : pour rouler GPL en neuf, on roule donc Dacia. Ou Renault (c’est plus chic, mais plus cher), vu que les et le proposent toujours.

 

,

La version GPL Eco-G se pique surtout d’un double effet alléchant : permettre des pleins à environ 1 € le litre quand le SP95 tourne à 1,80 € (le passage à la pompe est presque jubilatoire !), et assurer le prix d’appel de la gamme Duster (19.690 € en Essential, premier niveau d’équipement). Dans une démarche purement low-cost, même si ce positionnement tend à s’effacer chez Dacia, le Duster GPL serait donc la version la plus cohérente du catalogue.

Dacia Duster GPL (2024), au volant : 100 ch, un peu juste non ?

Alors que toutes les motorisations proposées sont inédites sous le capot du nouveau Duster (hybride 140 et TCe 130), le 3 cylindres 1.0 l de l’Eco-G 100 est reconduit tel quel, sans changement par rapport au précédent, et identique à ce que l’on trouve sur les et . Il développe donc toujours la même puissance de 100 ch lorsqu’il carbure au GPL, et un peu moins lorsqu’il est alimenté au Sans Plomb (90 ch, l’indice d’octane du GPL étant supérieur). C’est modeste, et pas très coupleux non plus : 160 Nm en essence, à peine plus costaud en mode GPL (170 Nm). Pas de différence perceptible à l’usage, que l’on sirote un carburant ou l’autre. Rappelons que le moteur s’ébroue toujours en essence, puis bascule en GPL après quelques instants, automatiquement et sans autre indice que l’affichage sur l’écran d’instrumentation.

 

,

Le résultat est moins laborieux qu’on pourrait le craindre, et sans être particulièrement vif, ce Duster n’a rien de sous-motorisé. La boite 6 est plutôt bien étagée (pas très bien guidée par contre) et les premiers rapports sont assez courts. De plus, le poids reste très raisonnable : 1.276 kg, soit à peine 15 kg de plus que le précédent Duster. Les chronos sont évidemment placides (13,2 s de 0 à 100 km/h), mais on ne s’attendait guère à autre chose. Simplement, les relances avec coffre plein et famille à bord imposent de rétrograder systématiquement. De même, stabilisé à 130 km/h sur autoroute, le moindre faux-plat prononcé invite à taper dans ses ressources… Pas toujours très agréable, il grogne et râle alors comme tout 3 cylindres qu’il est. L’insonorisation reste assez sommaire en forte accélération.

Enfin, on retrouve tous les progrès accomplis par cette nouvelle génération de Duster, en matière de comportement routier : bien plus rigoureux que le précédent, notamment en matière de maintien de suspension et de direction (bien qu’un peu légère à partir de 80 – 90 km/h). Pas un exemple de précision, mais rassurant et confortable. L’emprunt de la plate-forme CMF-B du groupe Renault (donc partagée avec le Captur) était une bonne idée. Un regret, cela dit, concernant l’amortissement… parfois raide sur mauvaise route à allure modérée, et les jantes de 18″ de notre version Journey (le sommet de gamme), n’arrangent rien.

 

,

Dacia Duster GPL (2024), à la pompe : 2 réservoirs, 1.200 km d’autonomie

L’intégration des éléments spécifiques au GPL est quasiment invisible. A bord, rien ne le distingue d’un Duster conventionnel, hormis le bouton permettant de basculer manuellement en essence ou GPL (derrière le volant) et l’affichage de l’ordinateur de bord (consommation et distance parcourue avec chacun des deux carburants). Sous le plancher du coffre, le réservoir GPL de 50 litres est quasi indolore : le volume de chargement est toujours donné pour 517 l. En revanche, l’espace occupé prive de roue de secours, remplacée par un kit anti-crevaison. Pour le plein, facile : les deux orifices de remplissage se trouvent côte à côte, derrière la trappe.

En comptant les 50 l du réservoir d’essence, on dispose ainsi de 100 l de carburant au total et d’une autonomie confortable. Facilement 1.200 km, en conduite familiale, en vidant les deux réservoirs. Cela dit, l’intérêt économique se manifeste surtout si l’on évite d’entamer le Sans Plomb, à réserver aux situations où le GPL est introuvable (toutes les stations ne sont pas équipées : environ 1.600 en France en proposent). Ce qui peut arriver assez vite lors de longs trajets autoroutiers, vu que la consommation frise alors facilement les 10 l/100 km : en somme, un plein à 1 € / litre ne dure guère plus de 500 km sur la route des vacances, calé à 130 km/h. Un moindre mal, vite oublié compte tenu du budget carburant au ras du macadam (seul l’E85 fait mieux en coût d’usage). En parcours mixte, la moyenne est un peu plus raisonnable et s’établit à environ 9 l. Notons que son appétit en essence, plus limité, tourne autour des 7,5 l/100 km.

 

,

Dacia Duster GPL (2024) : tarifs et équipement

Aucune concurrence en neuf à ce tarif, évidemment. Se pose toutefois la question des . Si l’hybride 140 s’avère trop cher (à partir de 26.600 €) et sans réel bénéfice de consommation (sauf en ville), le 1.2 TCe 130 ch à micro-hybridation 48V représente une alternative intéressante : il demande 23.400 € en finition Expression (soit 1.800 € de plus que le GPL à finition égale), et s’avère plus sobre (environ 6,5 l / 100 km relevés). Toujours plus cher à l’usage que le GPL, mais agrément général et performances supérieures en font un choix à considérer.

Notons que la finition de base Essential, à moins de 20.000 €, est uniquement proposée en GPL. Le Duster se contente alors du minimum mais inclut l’essentiel : clim’ manuelle, radar de recul, régulateur de vitesse, radio 2 hauts parleurs… et c’est à peu près tout. Mais des jantes en tôle (16″), pas d’écran central (remplacé par un support pour smartphone) et de vrais compteurs analogiques ! Les amateurs de simplicité y trouveront leur compte et seront ravis de disposer d’une auto relativement minimaliste, bien loin des excès numériques actuels. A l’inverse, à l’autre extrémité de la gamme, notre modèle d’essai Journey grimpe à 23.100 €. Pas low-cost, mais l’équipement de série fait le plein : interface média avec GPS, clim’ auto, feux de route automatiques, accès et démarrage sans clef…

 

Découvrir aussi
Loading...

Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et le GooglePolitique de confidentialité etConditions d'utilisation appliquer.

The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.