En remplacement de la Testarossa, Ferrari a produit la 512 TR, une itération plus aboutie et encore plus désirable. Pas pour tout le monde : le Sultan de Brunei attendait une version Spyder. La marque italienne en fabriquera deux exemplaires, dont l’un d’eux est actuellement en vente.
La Ferrari Testarossa était une véritable voiture de sport, dans tous les sens du terme. Design aérodynamique, large prise d’air latérale, quatre sorties d’échappement, et un moteur de feu. Problème, elle était aussi très délicate à manipuler. La moindre accélération pouvait vous envoyer au Paradis pour les oreilles … mais aussi aux urgences, en cas de perte de contrôle inopinée.
Avec la 512 TR, fait rentrer sa supercar vedette dans les années 90. Elle s’avérait plus aboutie dans son style et sa conduite. Cependant, un richissime client, adepte des voitures de sport du Cheval cabré, reconnaissait la prestance de la Testarossa, qui a existé en version cabriolet. Or, la 512 TR n’était pas prévue pour ôter son toit par Ferrari. Qu’importe, le Sultan de Brunei a ordonné l’existence de cette version : voici la Ferrari 512 TR Spyder.
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12 cylindres cheveux aux vents
Le Sultan de Brunei était déjà adepte de la Testarossa Spyder, dont il en possédait un nombre conséquent dans son cheptel mécanique. En voyant la nouvelle 512 TR en 1994, il ne pouvait pas passer à côté d’une hypothétique version Spyder pour compléter sa collection.
Alfred Tan, propriétaire de Hong Seh Motors à Singapour, s’est longtemps occupé des commandes et de la livraison de Ferrari pour la famille royale du Sultanat de Brunei, en tant que seul distributeur de la marque en Asie du Sud-Est. Tan a communiqué des commandes spécifiques directement à Maranello, et de Maranello à Grugliasco, où l’équipe des projets spéciaux de Pininfarina réalisait les désirs les plus fous de ses richissimes clients.
Ferrari fabriquait une 512 TR classique à Maranello, puis l’envoyait à Grugliasco pour renforcer le châssis et convertir le coupé Italien en un cabriolet biplace, et la ramenait à Maranello pour les dernières finitions.
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La version décapotable du Sultan de Brunei est reconnaissable à sa robe « Blu Cobalto » unique. La capote souple en toile bleu marine apporte un charme certain à la présentation extérieure. Les optiques avant « pop-up » sont toujours de la partie, soulignés par un gros bloc qui réunit les antibrouillards et les clignotants. La longue prise d’air latérale permet de directement refroidir le moteur. À l’arrière, les feux deviennent foncés. Le capot moteur est spécifique et intègre des ouvertures supplémentaires pour le moteur. Enfin, un troisième feu de stop central intègre le capot.
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L’habitacle a été recouvert de cuir Connoly « Blu Scuro ». La moquette et les tapis y sont assortis. La commande de la capote électrique fait son apparition sur le tunnel de transmission. L’état exceptionnel de cet intérieur se justifie sur le compteur kilométrique : seulement 571 km ont été parcourus en 30 ans !
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Améliorer la perfection mécanique
La Ferrari 512 TR a été rebaptisée ainsi pour se différencier de son aïeule. Le « 5 » désigne la cylindrée du moteur, le « 12 » le nombre de cylindres, et « TR » signifie en réalité « Testa Rossa ».
Sous son capot, on retrouve le moteur de la Testarossa, un 12 cylindres à plat 4.9 profondément retravaillé et qui développe désormais 428 ch. Il conserve sa boite manuelle à 5 rapports. De quoi atteindre 300 km/h en vitesse de pointe.
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Cet exemplaire a été précieusement conservé par Alfred Tan dans son garage personnel. En janvier 1997, Tan a exposé cette 512 TR Spyder lors des célébrations du 50e anniversaire de Ferrari, à Rome. Ce fut la seule occasion pour le grand public de voir cette 512 TR découvrable inédite. Quant aux plus privilégiés, ils ont pu observer ses formes à l’occasion du Concours d’Elégance de Pebble Beach. La 512 TR Spyder a remporté le concours à huit reprises.
En parlant de rareté absolue, seuls deux exemplaires ont été fabriqués. Celui-ci a été estimé entre 2,7 et 3,5 millions de dollars, soit une fourchette comprise entre 2,5 et 3,25 millions d’euros.
Le style et le son d’une Ferrari n’ont déjà pas de prix. Ils deviennent alors inestimables face à un modèle unique au monde.
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