Nissan a produit une incroyable voiture de sport, dérivée des prototypes des 24 Heures du Mans, la R390 GT1 « Road Car ». Cette majestueuse supercar est la version légale de la R390 GT1, bien connue des amateurs de jeux vidéos.
Le sport automobile se laisse parfois aller à de rares et improbables exceptions. A titre d’exemple, dans les années 80, le Groupe B a vu la naissance de monstres de rallye, qui ont été converties pour la route, via un nombre d’exemplaires limité.
De la course à la route, c’est aussi un chemin que certains constructeurs ont emprunté pour participer aux 24 Heures du Mans, à l’image de et de la splendide R390 GT1 « Road Car ».
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Genèse anglo-nippone
A la fin des années 90, Nissan a pour ambition de remporter les 24 Heures du Mans dans la catégorie reine. Après une tentative ratée avec les Skyline R33 GT-R LM GT1 en 1995 et 1996, le constructeur japonais met les bouchées doubles pour 1998. Pour cela, il contacte Tom Walkinshaw Racing.
TWR possède une solide expérience des 24 Heures du Mans, marquée par une victoire avec la Jaguar XJR-9 en 1988. Mais surtout, l’écurie anglaise avait déjà réalisé un tel projet, avec la Jaguar XJR-15. Problème, la nouvelle catégorie GT1, prévue pour 1998, impose de fabriquer un véhicule dérivé d’un modèle de série, avec au moins un exemplaire fabriqué.
Si des rivaux comme , , ou encore s’en sont admirablement sortis avec des modèles reconnaissables dans la rue, Nissan prend le pari de faire la démarche inverse : dériver un modèle de route d’un prototype de course. Ainsi, la R390 GT1 « Road Car » voit le jour, dans le but d’homologuer sa version GT1 de compétition.
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Improbable et fascinante à la fois
La Nissan R390 Road Car est présentée au Tokyo Motor Show en 1997. Le design extérieur est réalisé par Ian Callum. La face avant est très plongeante, comme attirée par le sol. Le logo est encadré par deux larges entrées d’air qui aident à plaquer la voiture à la route. Le capot est creusé pour faciliter l’écoulement de l’air sur le long de la carrosserie. Ce dernier reçoit deux prises d’air NACA et deux évents sous le pare-brise.
Le profil « Long Tail » trahit ses origines issues de la course, à l’image de la trappe à essence, des portes en élytre en polycarbonate ou encore des jantes à écrou central.
La large poupe reçoit un bouclier qui englobe les deux sorties d’échappement. L’aileron fixe a disparu. Les optiques et la plaque d’immatriculation détonnent sur ce modèle de course pour la route !
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A bord, pas de place au confort. Le conducteur et son passager sont assis dans de profonds sièges baquets bicolores en cuir. La peau de vachette rouge recouvre aussi la planche de bord. Le volant Nismo bicolore cache une batterie de nouvelles jauges analogiques. Et c’est tout ! Pas de clim, ni de radio, tout est fait pour se concentrer sur la route… ou la piste.
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Du déjà-vu sous le capot
Nissan décide de motoriser la R390 GT1 de route avec un bloc bien connu en interne. Le V8 3.5 biturbo est dérivé de la Nissan R89C de compétition.
Pour la version de route, il est dégonflé de 650 à 558 ch. Le bloc est placé en position centrale arrière et reste associé à une boite séquentielle Xtrac à 6 rapports. Le 0 à 100 km/h est balayé en 3,9 s pour une vitesse maxi de… 250 km/h autolimités.
En interne, il est dit qu’une fois la bride électronique désactivée, la R390 pouvait atteindre les 330 km/h.
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Nissan n’a jamais eu l’intention de diffuser une telle voiture sur le marché. Selon la rumeur, la Nissan R390 Road Car aurait été affichée au prix de 100 millions de yens, soit près de 640.000 euros actuels.
Le seul exemplaire de route de la Nissan R390 GT1 est fièrement exposé au NISMO Heritage Collection de Zama, à côté de la célèbre version de course R390 GT1 Calsonic.
Les nippons ne sont pas passés loin de produire la « Ferrari Enzo du XXème siècle ».
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