L’INFO DU JOUR. En dépit de difficultés conjoncturelles passagères, rien n’empêchera le décollage de la voiture électrique. Voici pourquoi.
Intéressante, cette étude Transport & Environment dont Caradisiac s’est fait l’écho mardi dernier. Selon l’ONG bruxelloise, le marché de l’électrique devrait décoller en 2025 à la faveur du renforcement de contraintes légales poussant les constructeurs à vendre plus d’électriques, ce qui coïncidera avec l’arrivée de modèles plus abordables tels que les Renault 5, Renault 4, Fiat Grande Panda et autres Citroën ë-C3 (liste non exhaustive). Le lancement de ces « voitures à 20 000 € », formule qui résume à peu près les choses, va s’accompagner d’un matraquage publicitaire intense et de formules de financement impossibles à refuser censées pousser vers l’électrique nombre automobilistes encore hésitants. Du moins si l’Etat continue de soutenir la filière en accordant de généreux bonus, ce qui reste encore incertain compte tenu de l’état des finances publiques.
Restons optimistes malgré tout, d’autant que si on cherche un peu, les électriques abordables existent déjà. On les trouve notamment sur le marché de l’occasion « zéro km », ces véhicules qui n’ont pas roulé mais que les concessionnaires immatriculent de façon à réaliser leurs objectifs commerciaux, quitte à les brader ensuite.
Sur Spoticar (groupe Stellantis), on trouve actuellement plusieurs Peugeot e-208, Citroën ë-C4 et autres Opel Corsa Electric affichant entre 0 et 500 km et vendues autour de 20 000 €, soit 9 à 10 000 € de moins que le prix neuf. Même s’il s’agit de véhicules ayant séjourné plusieurs mois en parc avec des batteries de traction qui n’ont probablement pas été rechargées durant la période, ce qui n’est jamais très bon, le fait que celles-ci soient garanties 8 ans à partir de la date de première immatriculation a de quoi rassurer. Les autres constructeurs disposent d’offres similaires dans leurs réseaux respectifs.
91% de particuliers satisfaits
Autre marché, celui de l’occasion. Sur La Centrale (qui appartient au même groupe que Caradisiac), on trouve à l’heure où nous publions cet article près de 29 000 voitures électriques, souvent avec de faibles kilométrages, et à des prix qui ont plutôt tendance à baisser ces derniers temps. De bonnes affaire en perspective, donc, d’autant que la désaffection momentanée pour les « voitures à piles » peut conduire les vendeurs à faire preuve de plus de souplesse sur les tarifs.
Vous hésitez encore ? Cela peut se comprendre, à plus forte raison si vous vivez en ville, où il est paradoxalement plus difficile de recharger une voiture électrique, sauf à disposer d’une borne dans le parking de son immeuble. Mais les perspectives sont plutôt encourageantes dans un pays où la recharge publique progresse rapidement. On dénombrait à la fin août près de 147 000 points de charge accessibles au public, chiffre en hausse de 36% sur un an et qui permet à la France de se placer sur le podium européen derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. Rappelons au passage que toutes les stations d’autoroute sont désormais dotées de bornes à haut débit permettant de recharger les batteries rapidement. En fonction de la capacité de la batterie de votre voiture, deux à quatre charges d’une demi-heure permettent aujourd’hui de traverser la France.
Selon le dernier baromètre de la conduite électrique publié par Enedis, 91 % des particuliers jugent leur expérience positive, voire très positive. On y relève aussi que la distance quotidienne moyenne parcourue au quotidien s’établit à 62 km pour les particuliers, soit 15 km de mieux que l’an dernier. De plus, 55 % des utilisateurs de voiture électrique déclarent l’utiliser aussi bien pour les trajets du quotidien que pour les week-ends et vacances. Sont aussi mis en avant le gain financier à l’usage, tant en matière d’entretien (quasi inexistant) que de prix du carburant-électricité. A cela s’ajoute l’agrément d’utilisation de moteurs électriques imbattables en termes de silence, d’absence de vibrations et de souplesse de fonctionnement. Même si le prix de l’essence est plutôt bas en ce moment, ne vous y laissez pas tromper: l’électrification du parc est en marche, surtout dans un contexte où les constructeurs ont investi des milliards pour réorienter leur outil de production en ce sens. Cela prendra à l’évidence un peu plus temps que ce qu’espéraient les autorités européennes, mais il n’y aura pas de marche arrière.
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