Après avoir lancé sa petite C03 puis créé une coentreprise avec Stellantis pour faciliter son implantation en Europe, Leapmotor présente le C10 : un SUV familial, électrique également, au tarif attractif. Reste à savoir si l’on peut s’y fier…
Sommaire
Note
de la rédaction
12,4/20
En bref :
SUV familial
100 % électrique
Propulsion de 218 ch
Autonomie annoncée de 420 km
à partir de 36 400 €
Bien qu’ils aient fait de la voiture électrique leur spécialité grâce à la fabrication de batteries, les constructeurs chinois peinent à s’implanter en Europe. À cela, plusieurs raisons. D’une part, les véhicules zéro émission n’y représentent qu’une faible part des ventes (12 % des ventes en 2024).
Ensuite, les automobilistes y privilégient les marques historiques et leurs réseaux étendus sur tout le territoire. Enfin, les pays de l’Union Européenne prennent diverses mesures favorisant les marques qui assemblent leurs véhicules sur le Vieux Continent.
Si la France limite l’attribution du bonus de 4 000 € aux véhicules « les plus performants d’un point de vue environnemental » depuis la fin de l’année 2023, l’Europe prévoit des taxes douanières sur les véhicules produits en Chine afin de contrebalancer le protectionnisme qui y est constaté. Logique, rétorquerez-vous, même si rien n’est encore officiellement acté…
Mais alors que certaines firmes ont déjà jeté l’éponge, en particulier Aiways, d’autres y croient encore, notamment MG qui surfe sur la célèbre appellation anglaise, et plus récemment Leapmotor. Une marque qui compte sur un allié de choix : Stellantis.
Pour rappel, le groupe franco-italo-américain a réalisé un investissement de quasi 1,5 milliard d’euros en 2023 pour l’acquisition de 21 % du capital de cette firme apparue en 2015, la création d’une coentreprise « Leapmotor International » gérée à 51/49, et la détention des droits d’exportation, vente et fabrication des produits Leapmotor en dehors de la Chine. Objectif pour Stellantis : passer de 200 points de vente en Europe fin 2024 à 500 en 2026.
8 600 € moins cher qu’un Peugeot 5008…
Un tapis rouge donc, pour la petite citadine électrique T03 déjà essayée par nos journalistes mais également pour ce SUV C10. Un SUV de 4,74 m de long, soit un format proche du récent Peugeot e5008. Comme tout modèle chinois qui se respecte, ce nouveau-né revendique un prix plancher : 36 400 € dans sa finition de base Style, déjà richement dotée (voir page Équipement). Mieux : une offre de lancement prévoit une remise de 2000 €, soit un ticket d’entrée à 34 400 €.
De fait, même si le C10 ne profite d’aucune aide gouvernementale, difficile de trouver moins cher : le Peugeot par exemple, ou le récent Renault Scénic 5 (forcément électrique), imposent au minimum 42 990 €, bonus de 4 000 € déduit. D’un autre côté, le Tesla Model Y, bien aidé par le coup de pouce en France, ne réclame « que » 36 990 €. Le C10 a donc intérêt à donner le change…
Question présentation, ça commence plutôt bien. Même si l’on trouve de nombreuses similitudes avec des SUV du Vieux Continent dans son dessin, le C10 apparaît cossu et sérieusement assemblé. Et à bord, le mobilier est simpliste mais solide et rigoureusement ajusté. Pour ne rien gâter, le claquement sourd des portières rassure. On apprécie par ailleurs les moelleux des sièges et de la banquette, ainsi que l’espace généreux au niveau des jambes.
Hélas, l’ergonomie a de quoi agacer. Comme sur une Tesla, les commandes au volant endossent de multiples rôles, par exemple le réglage des rétroviseurs : il faut alors sélectionner l’opération dans un menu de l’écran central. Un écran qui, lui aussi, prend en charge un nombre élevé de fonctions, notamment l’ajustement du chauffage ou l’ouverture du hayon électrique. Compliqué…
En parlant de hayon, le volume de chargement se révèle un peu juste avec 435 dm3 annoncés, contre 480 dm3 pour le Renault Scénic, et 748 dm3 pour le Peugeot e5008. Notez enfin que, contrairement à ce dernier, le Chinois ne propose pas sept places.
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