Envie d’une citadine un peu puissante et sympa sans dépenser trop ? Les Grande Punto et 207 120 ch délivrent un certain agrément de conduite pour pas très cher, mais attention, la plus fiable n’est pas celle que l’on croit.
Au milieu des années 2000, les citadines du segment B grandissent d’un coup, devenant aussi grosses que les compactes de la décennie précédente ! Ceci est particulièrement manifeste sur les Fiat Grande Punto, Peugeot 207 et Renault Clio III notamment, respectivement apparues en 2005, 2006 et 2005.
La Fiat et la Peugeot sont, deux ans après leur lancement, proposées avec un moteur de 120 ch, à-même des les propulser très dignement malgré leur poids élevé. Un 1,4 l turbo pour l’italienne, un 1,6 l atmo pour la française, de quoi frôler les 200 km/h. Deux solutions différentes pour des résultats relativement similaires. Mais quel est le meilleur choix ?
Les forces en présence
Fiat Grande Punto T-Jet (2007 – 2009) : berline 3 ou 5 portes, 4 cylindres 1,4 l turbo essence, 120ch, 1 155 kg, 195 km/h, à partir de 3 500 €.
Peugeot 207 VTI 120 (2007 – 2012) : berline 3 ou 5 portes, 4 cylindres 1,6 l essence, 120 ch, 1 190 kg, 200 km/h, à partir de 3 500 €.
Présentation : deux charmeuses latines
Pas toujours très apprécié par la direction de Fiat, Giugiaro a pourtant dessiné bien des autos à succès pour la marque italienne. Panda, Uno, Punto I, soit près de 18 millions de ventes, excusez du peu… Le designer italien est à nouveau sollicité par Turin pour élaborer son futur cheval de bataille, la Grande Punto. Dévoilée à la rentrée 2005, celle-ci séduit immédiatement par son look, aux faux-airs de Maserati 3200 GT, également dessinée par Giugiaro.
Techniquement, la Fiat inaugure une plate-forme à la pointe de la modernité (dont héritera l’Opel Corsa D), grande et très résistante contre les chocs, ainsi qu’en témoigne les 5 étoiles obtenues par la Grande Punto à l’EuroNcap. Seulement, elle est également lourde, de sorte que les moteurs à essence initialement proposés semblent trop peu puissants pour offrir de bonnes performances. Heureusement, en 2007, la Fiat bénéficie d’un petit bloc turbocompressé dénommé T-Jet. Ce 1,4 l, appartenant à la famille des moteurs Fire, développe quelque 120 ch et surtout un couple plantureux de 206 Nm disponible à un régime étonnamment bas : 1 750 tr/min.
Suffisant pour emmener les 1 155 kg de l’italienne à 195 km/h, tout en franchissant les 100 km/h en 8,9 s. Belle vivacité ! Trois finitions sont proposées : Dynamic (ESP, clim manuelle, sono, vitres avant et rétros électriques), Emotion (clim auto bizone, régulateur de vitesse, jantes en alliage, sellerie velours) et Sport (décoration sportive, suspension affermie, jantes de 16 pouces). Les tarifs varient de 14 800 € (19 200 € actuels selon l’Insee) en Dynamic 3 portes à 15 900 € (20 650 € actuels selon l’Insee) en Sport 3 portes, facturée 100 € de plus que l’Emotion. Des prix attractifs.
Seulement, ce moteur, très peu promu par Fiat, ne se vendra guère. Et ce n’est pas la dégradation de l’équipement de la Sport en 2008 qui résoudra le problème. La motorisation T-Jet disparaît en octobre 2009 lorsque la Grande Punto devient Punto Evo à l’occasion de son restylage.
Pas facile de succéder à une star des ventes telles que la Peugeot 206 ! Le constructeur français revoit pourtant sa copie en intégralité, élaborant sa descendante sur la plateforme très moderne inaugurée par la Citroën C3 en 2002.
En découle un accroissement conséquent du gabarit, la 207, révélée en 2006, passant la barre des 4 m. Mais cela lui vaut aussi les fameuses 5 étoiles de l’EuroNcap ! Côté design, les équipes de Gérard Welter s’en sortent bien, parvenant à créer une continuité stylistique avec la 206 tout en introduisant des gimmicks très intéressants, comme les passages de roue à pan coupé et la calandre plutôt agressive. Elancée, la 207 ne peut faire oublier un poids en forte hausse, engendrant des performances faiblardes avec les blocs à essence, y compris le 1.6 l de 110 ch. Sauf que fin 2007, ce très solide TU est remplacé par un tout nouveau groupe EP ultramoderne, tout en alliage, étudié conjointement par Peugeot et BMW, et doté d’une distribution totalement variable (déphaseurs sur les deux arbres à cames et dispositif de contrôle de la levée des soupapes).
En 1,6 l, ce moteur développe 120 ch pour un couple de 160 Nm, intéressant mais haut perché, à 4 200 tr/min. En tout cas, aidée par un Cx de 0.30, la 207 VTI 120 atteint 200 km/h selon le constructeur, et franchit les 100 km/h en 9,6 s malgré un poids de 1 200 kg. Ce moteur est pendant quelques mois associé à 5 finitions (Sport, Sport Pack, Executive, Executive Pack, Griffe), mais Peugeot simplifie son offre en 2008. Cette année-là, la 207 120 ch est proposée trois déclinaisons.
En entrée de gamme VTI, on trouve la Premium, déjà dotée de la clim manuelle, des vitres avant et rétros électriques, de la sono, des antibrouillards avant et de l’ordinateur de bord. Le tout pour 16 250 € (20 500 € actuels selon l’Insee). La Premium Pack ajoute la clim auto ainsi que les capteurs de phares et essuie-glaces, les jantes en alliage et le régulateur de vitesse (17 350 € – 21 900 € actuels). Quant à la Féline, elle complète le tout de la sellerie mixte cuir/tissu et du toit panoramique notamment (19 650 € – 24 800 € actuels). Des prix correctement placés.
Une boîte auto est disponible, en plus de l’unité manuelle à 5 vitesses, de même que des carrosseries coupé-cabriolet et break. En juillet 2009, la 207 bénéficie d’un léger restylage (boucliers, feux arrière à LED, détails de présentation) alors qu’en 2012, à l’occasion du lancement de la 208, le bloc VTI 120 ch est retiré.
Fiabilité/entretien : robuste italienne
Mécaniquement, la Fiat se révèle très bien née et solide : entretenu comme il se doit (changement de la courroie de distribution avant 100 000 km), son moteur ne connaît pas d’avarie particulière, non plus que la boîte. Cela dit, on note nombre de pannes sur colonne de direction à assistance électrique, dont la réfection coûte parfois plus de 1 000 €.
Fiat a organisé un rappel, donc privilégiez les exemplaires suivis en réseau. Les bugs électroniques sont fréquents dans l’habitacle, où l’on relève des pannes de vitres électriques. La finition peu soignée engendre des bruits parasites, mais le vieillissement demeure tout à fait convenable.
Chez Peugeot, le bilan est bien plus contrasté. Le bloc VTI 120 ch connaît beaucoup de soucis : actuateur de levée des soupapes en panne, fuites à la pompe à eau voire bobines défectueuses. Plus ennuyeux, les tendeurs de chaîne de distribution faiblissent vite : si on n’y prend garde, la chaîne se détend et le moteur peut casser. Enfin, pas mal exemplaires souffrent d’une consommation d’huile élevée : à surveiller très régulièrement.
Pour sa part, la boîte ne fait pas parler d’elle. Dans l’habitacle, mieux fini que celui de la Fiat, on relève des bugs électroniques et des pannes de clim, et, comme, celle de la Grande Punto, la direction électrique pose parfois de soucis. Le vieillissement est honorable.
Avantage : Fiat. Bien plus fiable mécaniquement que la 207, la Grande Punto prend le dessus malgré sa finition inférieure.
Vie à bord : Une Peugeot plus raffinée
La Grande Punto présente agréablement… mais de loin. De près, on est déçu par la qualité des matériaux ainsi que leur assemblage pas très précis. Dommage ! Car la sellerie séduit par son confort, alors que l’habitabilité est excellente, même à l’arrière. De surcroît, la luminosité est très agréable (surtout avec le toit ouvrant panoramique en option), et en finition Emotion, l’équipement est très complet. Toutefois, on aurait aimé que les rangements soient plus nombreux. Pour sa part, variant de 275 l à 1 020 l, le coffre apparaît suffisamment spacieux.
Pour sa part, la 207 surpasse la Grande Punto par sa finition autrement soignée, tant par ses matériaux que son assemblage. Les sièges se signalent par leur confort, alors qu’en finition Féline, l’équipement peut se montrer très complet. Le cuir est même disponible en option (pas sur la Fiat), mais le toit panoramique, renforçant la luminosité, ne s’ouvre pas. Cela dit, l’habitabilité reste un poil inférieure à celle de sa rivale, tout comme le coffre, offrant de 270 l à 923 l banquette rabattue.
Avantage : Peugeot. Nettement mieux présentée et finie que la Grande Punto, la 207 prend ici le dessus malgré son volume utile légèrement inférieur.
Sur la route : le punch de la Fiat
Si elle présente moyennement, la Grande Punto propose une excellente position de conduite (volant réglable dans les deux plans) ainsi qu’une ergonomie claire. Etonnamment souple, le moteur T-Jet sonne agréablement. Surtout, à partir de 2 000 tr/min, il dévoile un punch inattendu. On jurerait qu’il y a bien plus de 120 ch sous le capot ! De plus, il passe sans s’essouffler les 5 000 tr/min, grimpant allègrement jusqu’à 6 500 tr/min. Pourtant, la boîte 5, agréable à manier mais à l’étagement un peu long, le tempérerait plutôt…
Relativement peu consistante, la direction se montre plutôt rapide et informative, tandis que le train avant, précis, ne réserve pas de mauvaise surprise. Toutefois, pour une bonne motricité, mieux vaut des jantes en 16 pouces minimum. En tout cas, le comportement routier se révèle très sûr, et en bousculant la voiture, l’arrière se place, tandis que l’ESP intervenant très tard, laisse le temps de s’amuser. Cela dit, l’amortissement perfectible rend la suspension un poil sautillante. En contrepartie, le freinage, puissant et endurant, est irréprochable. Bien insonorisée et plutôt confortable, la Punto T-Jet est aussi à l’aise sur longs trajets.
Excellente position de conduite également dans la 207, dotée, elle aussi, d’un volant réglable dans les deux plans. Toutefois, la console centrale très fouillis manque d’ergonomie. Souple, le moteur VTI sonne plaisamment mais si sa puissance est la même que celle du bloc Fiat, il ne présente pas la même vivacité, loin s’en faut. Assez mou sous les 4 000 tr/min, il se réveille ensuite en se montant joliment à l’assaut de la zone rouge, mais se révèle alors bruyant. En gros, il faut jouer de la boîte, à l’étagement judicieusement court (32,8 km/h pour 1 000 tr/min en 5e), pour avancer dignement.
Plus rigoureux que celui de la Fiat, l’amortissement garantit à la 207 un meilleur maintien de caisse. La direction semble davantage consistante, mais pas forcément plus précise ou informative. Cela dit, la motricité est irréprochable, normal vu l’atonie du moteur. Globalement, la Peugeot révèle un comportement sans faille mais moins amusant que celui de la Fiat. Elle contre par une filtration légèrement supérieure des aspérités, mais sur long trajet son moteur est plus bruyant. Quant au freinage, il semble moins mordant.
Avantage : Fiat. Dotée d’un bloc bien plus performant, la Grande Punto rafle la victoire, malgré un comportement un chouia moins rigoureux.
Budget : ça monte
Très rare en France, la Grande Punto T-Jet n’est pas pour autant très chère. Comptez 3 500 € au minimum pour un très bel exemplaire de 175 000 km. A 150 000 km, ce sera 4 000 €, contre 5 500 € aux alentours de 100 000 km. A 7,3 l/100 km en moyenne, la Grande Punto T-Jet demeure raisonnable.
Bien plus abondante que la Fiat, la 207 ne coûte pourtant pas moins cher. En réalité, elle se situe dans les mêmes zones de prix et consomme sensiblement la même chose.
Avantage : Egalité. Prix et consommation similaires, nos deux rivales sont impossibles à départager ici.
Verdict : une Fiat plus fiable et vive
Oubliée, la Grande Punto se distingue, outre une ligne séduisante, par le punch et la fiabilité de son excellent moteur. Plus performante et agréable à conduite que la 207, elle profite aussi d’un volume utile un peu plus important.
La Peugeot contre par une finition supérieure et un comportement routier plus rigoureux, mais son moteur la dessert, surtout qu’elle ne coûte pas moins cher.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Fiat |
Vie à bord | Peugeot |
Sur la route | Fiat |
Budget | Egalité |
Avantage | Fiat |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Fiat Grande Punto et Peugeot 207.
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