On ne parlera pas encore de démocratisation de la voiture électrique, mais plusieurs modèles relativement accessibles s’exposeront Porte de Versailles.
Trop chères, les électriques ? C’est une évidence, et c’est d’ailleurs l’un des principaux freins au développement des ventes de voitures dites propres, lesquelles représentent malgré tout 17% des immatriculations en France depuis le début de l’année. Même si les formules de financement de type location avec option d’achat (LOA), très populaires auprès des particuliers, permettent d’alléger l’addition en ne finançant qu’une partie du véhicule sur une période donnée, le fait est que les prix restent trop élevés. En concentrant jusqu’ici leurs efforts sur des modèles plutôt haut de gamme générateurs de fortes marges, les constructeurs ont bien sûr leur part de responsabilité dans cette situation aberrante. Le problème est que celle-ci coûte des fortunes à des pouvoirs publics qui, s’ils veulent accélérer le verdissement du parc automobile, sont obligés de dépenser des sommes colossales en aides à l’achat alors même que les finances du pays sont exsangues.
Mais les temps changent, et l’on voit peu à peu apparaître des modèles accessibles. Dacia avait été le premier à tirer en 2021 avec sa petite Spring, laquelle a été profondément restylée cette année de façon à répondre à l’offensive des marques concurrentes. Une offensive menée par Citroën avec son ë-C3, bientôt rejoint par le chinois Leapmotor avec sa T03, par Fiat avec sa Panda (hélas absente du Mondial), ou bien encore par Renault avec la version d’entrée de gamme de la R5. Et déjà se profilent d’autres nouveautés, à l’image de la Mobilize Duo, sans oublier les projets de future Renault Twingo et autres Volkswagen ID.2, dont un concept-car sera exposé Porte de Versailles. Peu à peu, électrique va finir par bien rimer avec économique. Voici comment.
Dacia Spring
Lancée en 2021 et remodelée cette année, la Dacia Spring a été la première électrique low-cost. Ses atouts : sa compacité (3,70 m., c’est une 4 places), son diamètre de braquage inférieur à 10 mètres qui fait merveille en manœuvres, son poids inférieur à la tonne qui arrange bien les affaires de son moteur de 65 ch, son volume de coffre de 288 litres que peut compléter (en option à 175 €) un rangement sous le capot de 35 litres, et son équipement complet. La roumaine n’est hélas plus éligible au bonus en raison de sa fabrication en Chine, ce qui rend ses tarifs moins intéressants qu’à son lancement, en l’occurrence à partir de 18 900 € en entrée de gamme (et 1 000 € de plus pour la finition Extreme mieux équipée). Sa batterie de 26,8 kW autorise un rayon d’action d’environ 200 km, et son chargeur embarqué 30 kW optionnel (500 €) promet une recharge de 20 à 80% en 45 mn sur borne rapide.
Leapmotor T03
Les voitures chinoises Leapmotor sont distribuées en Europe par le groupe Stellantis, qui contrôle 51% de la coentreprise liant les deux compagnies. Un moyen pour le groupe européen de mieux accompagner l’inéluctable offensive chinoise qui se profile. Les visiteurs du Mondial de l’automobile découvriront notamment la T03, une citadine 5 portes longue de 3,62 m. qui met l’accent sur l’espace intérieur et revendique une autonomie de 265 km (batterie de 41,3 kWh en capacité brute). Affichée à partir de 18 900 €, elle entre directement en concurrence avec la Dacia Spring…et pourrait même voir ses tarifs baisser de 4 000 € si d’aventure elle était éligible au bonus. On devrait en savoir plus sur ce point dans les semaines à venir.
Renault 5 E-Tech Evolution
La Renault 5 sera l’une des stars du Mondial, mais elle ne sera lancée dans un premier temps qu’en version haut de gamme. Pour autant, une déclinaison plus accessible figure aussi programme. Baptisée « Evolution » et facturée 27 990 € hors bonus (contre 31 500 € pour la version à moteur 150 ch et « grosse » batterie), celle-ci se caractérise par un équipement revu à la baisse, et se reconnait à ses jantes en tôle de 18 pouces ainsi qu’à l’absence d’une livrée de carrosserie bi-ton. La climatisation automatique figure toutefois au programme, de même que l’écran multimédia central avec duplication du contenu de votre smartphone (iOS ou Android).
La puissance du moteur s’établit à 120 ch, pour une autonomie annoncée de 320 km en utilisation mixte ville/route. Cela signifie toutefois qu’il ne faudra guère espérer parcourir plus de 200 km d’une traite sur autoroute à 130 km/h.
A noter aussi, l’arrivée ultérieure d’une version Five d’entrée de gamme ( appellation qui renvoie à la Supercinq et rappellera des souvenirs à nombre d’entre nous), attendue au printemps 2025. Celle-ci s’afficherait à moins de 25 000 € hors bonus.
Citroën ë-C3
La toute nouvelle Citroën ë-C3 est la première réponse commercialisée à la Dacia Spring. Sa gamme de prix démarre à 23 300 € en finition You, laquelle se caractérise par un équipement complet en matière de confort (climatisation manuelle) et de sécurité (radar de recul, aides à la conduite en tous genres). Rien ne manque à l’exception de l’écran central multimédia, lequel se voit remplacé par un emplacement destiné à recevoir votre smartphone, lequel devra donc assurer les fonctions de GPS et d’infodivertissement.
Plus longue de 31 cm que la Dacia, doit 4,01 m., elle se caractérise par un meilleur sens de l’accueil avec trois places à l’arrière et un volume de coffre de 310 litres. Au volant, les suspensions à butée hydraulique assurent une excellente filtration des inégalités de la route. Les 113 ch assurent des accélérations plutôt vives, les 100 km/h sont atteints en 11 secondes, et la vitesse maxi est limitée à 135 km/h. Avec sa batterie de 44 kWh, l’ë-C3 fait miroiter une autonomie de 320 km en cycle mixte, avec une recharge de 20 à 80% en 26 minutes sur borne rapide.
Et aussi…
Comments