Certes électrique mais développant jusqu’à 280 ch, la 600e est la création routière la plus puissante d’Abarth. Toutefois, est-ce suffisant pour en faire une vraie sportive ? Réponse avec l’essai des deux versions proposées, la Turismo et la Scorpionissima.
Sommaire
En bref
240 ch ou 280 ch
Châssis dûment préparé
A partir de 44 900 €
Depuis la très oubliable Stilo, plus aucune auto de 5 portes n’avait été badgée Abarth en Europe. La nouvelle 600e corrige ce fait, mais c’est bien là la moindre des inquiétudes des puristes. Car cette variante sportive de la Fiat du même nom adopte une motorisation électrique ! Mais avant de vous arracher les cheveux en hurlant à la trahison, sachez que la norme environnementale CAFE qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain sera particulièrement impitoyable envers les constructeurs qui ne la respecteront pas. Les constructeurs dont la gamme émettra plus de 85 g/km de CO2 en moyenne se verront pénalisés à hauteur de 95 g par gramme excédentaire par véhicule… Côté clientèle, le malus français, d’une absurdité fascinante, a rendu les sportives thermiques inabordables. En conséquence, l’électrification semble inévitable. Allez, faisons contre mauvaise fortune bon cœur, sachant que cette solution permet d’obtenir aisément de grosses puissances.
L’Abarth de série la plus puissante de l’Histoire… et la plus lourde
Cela se vérifie avec la nouvelle Abarth 600e qui développe la coquette cavalerie 240 ch en version Turismo, voire 280 ch dans la série spéciale Scorpionissima, limitée à 1 949 unités : jamais une auto de série ornée du scorpion italien n’en avait offert autant ! En fait, la logique de groupe fonctionne à plein, ce petit SUV de sport étant techniquement très proche de l’Alfa Romeo Junior Veloce, lui-même récupérant la plate-forme eCMP déjà utilisée dans la Peugeot e-2008 notamment.
De son cousin milanais, l’Abarth récupère aussi l’eMotor utilisé en Formule E allié à des batteries d’une capacité de 51 kWh net (54 kWh brut) sous 400 volts. Malgré un poids de 1 640 kg, la Scorpionissima franchit les 100 km/h en 5,85 s (on admirera la précision surréaliste de ce chiffre, tout comme les 6,24 s de la 240 ch…) et pointe à 200 km/h. Plus légère mais moins puissante, l’Alpine A290 est larguée.
Côté consommation autonomie, l’italienne reste dans la norme, étant annoncée à 18,6 kWh/100 km en moyenne, soit une autonomie théorique de 321 km avec des pneus sport, ou 334 km avec des gommes typées économie (quel intérêt ?). La recharge se révèle juste convenable, passant de 20 % à 80 % de charge en 20 min sur un poste de 100 kW, le maxi que l’Abarth puisse encaisser. Pour se consoler de la banalité de ces chiffres, on n’a qu’à jeter un œil au châssis.
Une vraie préparation du châssis
Déjà, la 600e bénéficie de gros disques avant de 380 mm pincés par des étriers à 4 pistons Alcon et logés dans de grandes jantes de 20 pouces. Ensuite, elle s’équipe d’une suspension affermie complétée de barres antiroulis épaissies et d’amortisseurs à butées hydrauliques. Enfin, entre les arbres de transmission se loge un différentiel Torsen JTEKT à glissement limité, le tout ayant été soigneusement mis au point par des anciens de Peugeot Sport. On nous annonce aussi qu’avec les gommes Michelin Pilot Sport EV en 225/40, l’Abarth peut encaisser 1G en latéral : on a hâte de tester.
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