La perception de dangerosité de ces véhicules n’est toujours pas en corrélation avec les chiffres d’accidentologie et cela, même en Suisse.
Ah quelle fatigue ! Les trottinettes électriques sont vraiment devenues le vilain petit canard de la mobilité. Pourtant, ces engins coûtant entre 250 et 800 euros, qui permettent de réaliser 50 km, à 25 km/h pour 0,14 € (soit 0,28 €/100 km) avec un entretien quasi inexistant sont la solution de mobilité urbaine idéale, d’autant qu’elles prennent moins de place qu’un vélo.
Si nous en parlons aujourd’hui, c’est à la suite d’un article du site suisse TCS qui y va de son interprétation, à propos d’une étude sur l’accidentologie des différents moyens de transport en Suisse. Le site extrapole des résultats pour en arriver à sa conclusion qui est : les accidents en trottinettes électriques se produisent souvent la nuit à cause d’un manque de lumière.
Deux choses : d’abord, il est évident que de ne pas avoir de lumière sur un engin qui peut partir en soleil sur le moindre ni de poule accroît le risque d’accident. Pas besoin d’une étude pour ça. Mais c’est sans compter le fait que TOUTES les trottinettes électriques, sans exception aucune, sont vendues avec un phare et une lumière arrière dotée d’un feu de stop.
En revanche, les résultats de l’étude concernant les trottinettes électriques sont intéressants, car les chiffres sont très proches de ceux obtenus en France durant la période 2019-2021.
Ainsi, l’Office Fédéral des Routes suisses aboutit à ces résultats :
En 2023, deux personnes sont décédées accidentellement en trottinette électrique, soit une de moins qu’en 2022, et 121 personnes ont été grièvement blessées, soit une augmentation de 7 par rapport à l’année précédente. La hausse des accidents graves concerne particulièrement les 45-54 ans, avec 32 victimes (+13). En revanche, les adultes de 18 à 44 ans ont vu une baisse du nombre d’accidents graves. Près de 88 % des 120 conducteurs accidentés ont eux-mêmes provoqué l’accident, souvent dû à l’alcool (un tiers des cas), l’inattention ou des comportements inappropriés. Dans 72 % des cas, la perte de contrôle du véhicule a été la cause principale.
En 2023, la France a enregistré une augmentation notable des accidents graves impliquant des trottinettes électriques. Le nombre d’accidents graves liés à l’utilisation d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPM), tels que les trottinettes électriques, a été multiplié par 2,8 en quatre ans, atteignant 229 patients gravement blessés sur cette période. En 2023, 41 accidents mortels en trottinette ont été recensés en France. Rapporté aux 2,5 millions d’utilisateurs actifs réguliers de trottinettes électriques, ce chiffre n’est pas si effrayant. Sachant qu’en France, le manque d’attention (autrement dit l’utilisation du smartphone en conduisant) est un facteur d’accident majeur, accentué par la consommation d’alcool et de drogues.
Moralité : les facteurs accidentogènes ne sont pas liés aux trottinettes électriques, mais au comportement de l’usager. Les séquelles des accidents en trottinettes étant similaires à ceux des accidents de motos, il n’est pas inutile d’investir dans un équipement dédié.
Enfin, il faut souligner les progrès réalisés par les constructeurs de trottinettes électriques ces dernières années :
– Les pneus en tubeless et en 10 pouces minimum offrent un meilleur amortissement et un meilleur grip
– Un double système de freinage est systématique : frein magnétique et frein mécanique (tambour, disque ou disque hydraulique)
– Des éclairages plus puissants et un feu de stop
– Des decks plus larges
– La généralisation des suspensions
– Résistance des châssis
Les prix, de leur côté, ont chuté. Désormais, des modèles comme la Ninebot ZT3 Pro ou la Navee S60 cumulent puissance, freinage, stabilités, conception et autonomie pour un prix sous les 700 euros. Pour 400 euros, il est possible d’avoir des pneus tubeless et une puissante suffisante pour se mouvoir dans la circulation.
Reste que ce genre d’engin nécessite d’être à l’aise au guidon pour s’apprécier sans risque. Il est donc préférable d’essayer avant de passer à la caisse. Enfin, une assurance est obligatoire. Il en coûte une centaine d’euros par an.
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