ESSAI – Avec la Royal Enfield Bear 650, qui fait ses débuts à l’occasion du salon de Milan, le constructeur d’origine indienne propose son scrambler le plus puissant à date. Un modèle basé sur la Royal Enfield Interceptor et qui puise ses origines dans une histoire digne d’un film Hollywoodien.
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Note
de la rédaction
15/20
C’est d’ailleurs en Californie que s’est déroulé cet essai de la Royal Enfield Bear 650. Une destination qui n’a pas été choisie au hasard et qui renvoie à la Big Bear Run, une course complètement folle en plein désert Mojave près de Big Bear Lake. Et plus particulièrement à sa dernière édition en 1960. Parmi les 765 participants, un jeune rookie du Checkers Motorcycle Club, Eddie Mulder. Du haut de ses 16 ans, « Fast Eddie » partira bon dernier et essuiera moult casses sur sa Royal Enfield Fury de 500 cm3, dont un guidon tordu et un amortisseur HS. Ce qui ne l’empêchera pas de franchir la ligne d’arrivée en premier au terme d’une course éreintante de 4h21. D’ailleurs, moins de 200 motards arriveront au bout de la Big Bear Run. Promis à une belle carrière de pilote, Eddie choisira cependant une tout autre voie en devenant cascadeur au cinéma, notamment comme doublure de Clint Eastwood dans Magnum Force.
64 ans plus tard, Royal Enfield s’est inspirée de cette histoire improbable pour concevoir la Bear 650. Une moto tout ce qu’il y a de plus moderne, et qui reprend la même base que l’Interceptor. Avec néanmoins quelques surprises à la clef comme nous le verrons un peu plus loin.
Un design soigné
Au premier contact, la Royal Enfield Bear 650 joue la carte de la séduction quelle que soit la version – au nombre de trois uniquement pour la France, sur cinq dans la gamme. Un style inspiré des plus belles productions du passé associé à des lignes épurées et très horizontales, le tout avec une finition qui continue de progresser. L’ensemble est flatteur et n’a plus grand-chose à envier aux productions japonais ou européennes, surtout à ce niveau de prix. Certains éléments sont directement prélevés sur l’Interceptor, comme par exemple le réservoir de 13,7 litres creusé sur les flancs, ou encore son élégant bouchon chromé.
Assumé, le look de scrambler est souligné par la selle très plate, la plaque ovale sur les flancs, les garde-boues en métal ou encore les grandes roues et les suspensions adaptées. En effet, contrairement à l’Interceptor, la Royal Enfield Bear 650 est montée sur une jante de 19 pouces à l’avant, et de 17 pouces à l’arrière, l’ensemble monté avec des pneumatiques MRF Nylorex. De la même façon, les suspensions non réglables offrent un débattement plus important avec 130 mm à l’avant et 115 mm à l’arrière. À noter qu’en fonction de la version, la fourche télescopique de 43 mm est tantôt peinte en noir, tantôt anodisée.
Relativement large, le guidon inaugure des commandes qui se destinent à l’écran numérique et sont intégrées dans un petit bloc noir laqué. Une tendance forte actuellement, notamment dans le monde de l’automobile, mais qui risque de donner des sueurs froides aux allergiques aux rayures. Quoi qu’il en soit, la Royal Enfield Bear 650 a fière allure, notamment avec les différents éléments chromés. Ce qui ne l’empêche pas non plus d’intégrer des éléments bien modernes à l’image de l’éclairage Full LED et de clignotants également à LED. Plutôt imposants, ces derniers ont l’avantage d’être bien visibles, surtout à l’arrière du fait de leur positionnement au niveau de la selle de part et d’autre du feu arrière rond qui renforce encore l’aspect néo-rétro de la moto.
Sous ses airs de compteur chromé à l’ancienne, l’instrumentation de la Royal Enfield Bear 650 est 100 % numérique quand l’Interceptor est équipée de deux cadrans. Un afficheur qu’on a d’ailleurs déjà vu sur la nouvelle Hymalayan. De bonne taille (quatre pouces), l’écran couleur rond propose deux affichages principaux qui sont toujours bien lisibles avec une luminosité et un taux de contraste élevés. Les commandes sur le guidon permettent de personnaliser les informations : deux trips, un odomètre, la consommation moyenne, une horloge et une jauge à essence. Pour vivre avec son temps, la Royal Enfield Bear 650 est également connectée, mais nous n’avons pas eu l’occasion de brancher un smartphone en Bluetooth. À ce titre, un port USB 2.0 est également présent.
En revanche, s’il y a un élément qui ne change pas par rapport à l’Interceptor, c’est bien le bicylindre maison de 648 cm3. Un bloc nativement A2 pour les jeunes permis, et qui développe toujours 47,4 ch (34,9 kW) à 7 150 tr/min, et 56,5 Nm de couple à 5 150 tr/min (contre 52 Nm pour l’Interceptor). Ce dernier est intégré dans le cadre en acier. Et sur la route ça donne quoi ?
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