Recevant un bloc Audi et un équipement pléthorique, la Skoda Superb 2.8 V6 se négocie pourtant à très vil prix. Y a-t-il un piège ? Même pas ! Dès 3 000 €.
Certes pas la plus connue des Skoda, la Superb joue pourtant un rôle important dans la renaissance de la marque tchèque. En effet, cette berline de haut de gamme a profité à son image de marque, contribuant à la détacher définitivement de celles des voitures de l’Est pas chères à moteur arrière. Car techniquement, la Superb dérive de la Volkswagen Passat, s’en distinguant principalement par son empattement étiré de 10 cm, profitant aux places arrière.
Longue de 4,80 m, la Skoda s’équipe donc d’un train avant plutôt raffiné (double triangulation avant), mais se contente d’un simple essieu de torsion à l’arrière. Heureusement, les moteurs s’avèrent intéressants, surtout au sommet de l’offre, où trône le V6 2,8 l. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas du VR6 Volkswagen mais bien d’un bloc Audi, fondamentalement différent et codé EA835.
En effet, il comporte deux bancs de cylindres décrivant un V ouvert à 90° (comme le PRV, amusant, non ?), bénéficie de culasses à 5 soupapes par cylindre et d’une distribution par courroie, contre une chaîne au VR6. Dans la Superb, il développe 193 ch et peut s’atteler à deux boîtes 5, une manuelle ou une automatique. Toutefois, la transmission intégrale équipant la Volkswagen reste interdite à la Skoda, simple traction. Pesant 1 501 kg, cette dernière pointe tout de même à 237 km/h et atteint les 100 km/h : on en a largement assez sous le pied.
Commercialisée en 2002, la Superb surprend par son rapport prix/équipement, la V6 un peu moins. Proposée uniquement en finition Elegance, elle offre de série l’ESP, la clim auto (monozone), les sièges chauffants électriques, la hifi avec chargeur de CD, le régulateur de vitesse, le capteur de pluie, les jantes en alliage de 17 pouces… A 32 440 € (soit 46 100 € actuels), elle n’est pas si compétitive, la Passat offrant sa transmission intégrale pour 1 000 € supplémentaires seulement. Conséquence, la Superb V6 demeurera rare en France.
En 2006, elle bénéficie d’un léger restylage qui ne profite pas à la mécanique. En revanche, l’équipement s’enrichit alors que les prix restent stables. En Praha, la Superb ajoute les projecteurs bixénons, le cuir et le GPS, alors que la Laurin&Klement, 2 000 € plus chère, complète la dotation du toit ouvrant, ou encore de la fonction télévision sur le GPS. En 2008, la Superb de première génération disparaît, remplacée par un nouveau modèle, plus original par sa carrosserie.
Combien ça coûte ?
Dès 3 000 €, on se dégotte une Superb V6 en bel état avoisinant les 200 000 km, ce qui reste relativement modéré pour ce modèle. A 5 000 €, on peut tomber sur un exemplaire restylé s’en tenant à une centaine de milliers de kilomètres, alors que pour une auto de moins de 70 000 km (extrêmement rare), on déboursera 7 000 €.
Quelle version choisir ?
Autant opter pour une restylée, en raison de son équipement enrichi, surtout en Laurin&Klement. De surcroît, elle bénéficiera d’une vignette Crit’air 2, donc pourra circuler partout.
Les versions collector
Toutes, si elles demeurent en parfait état d’origine et ne dépassent pas les 50 000 km. Il n’y en a pour ainsi dire pas !
Que surveiller ?
Bonne surprise, la Superb V6 ne s’équipant que d’éléments mécaniques éprouvés, elle se révèle remarquablement fiable. Moteur et transmissions encaissent des centaines de milliers de km sans avarie grave, à condition de bénéficier d’un entretien sérieux. Vidanges régulières avec de l’huile de la qualité (y compris pour les boîtes, manuelle et automatique), et changement de la courroie de distribution (avec la pompe à eau) avant 120 000 km.
Evidemment, cela a un certain coût, mais pas aussi élevé qu’on ne l’imagine : moins de 1 000 €. A fort kilométrage, on surveillera les fuites d’eau et l’état des divers capteurs du moteur. Pour sa part, l’habitacle vieillit très bien, même si quelques bugs électroniques peuvent se manifester. Beau bilan.
Sur la route
A bord, on retrouve une planche de bord très bien réalisée, rappelant beaucoup celle de la Passat. Mais à l’arrière, l’espace aux jambes se révèle carrément royal ! Bien installé dans un siège confortable, on profite d’une position de conduite impeccable et on réveille le V6. Celui-ci sonne très plaisamment, de façon plus rauque qu’un VR6, mais de façon flatteuse tout de même.
Cette mélodie, alliée à une souplesse impressionnante et une douceur totale, magnifie l’expérience de conduite : nul besoin de rouler vite pour éprouver du plaisir. Pourtant, la Superb 2.8 autorise de belles performances. Si la boîte auto, agissant de façon lissée, se révèle un peu lente, on apprécie tout de même les belles reprises quand le kick-down se manifeste. Le châssis ? Il est tout à fait à la hauteur. Plus fermement suspendue que la Passat équivalente, la Superb se révèle rigoureuse et extrêmement rassurante en grande courbe grâce à son empattement allongé.
Evidemment, elle n’est pas du tout agile, mais elle n’est pas faite pour ça. La suspension filtrant très convenablement les inégalités s’allie à l’insonorisation réussie pour faire de cette Superb une séduisante monture de voyage. Certes, elle avale en moyenne 11 l/100 km, mais en la passant à l’E85, on réduit notablement le budget carburant.
L’alternative youngtimer
Volkswagen Passat VR6 (1991 – 1996)
Pas de Skoda youngtimer comparable à la Superb V6, on s’en doute. Mais si on regarde au sein du groupe VW, on trouve la Passat B3 (ou 35i), apparue en 1988. Dérivant de la Golf, elle accueille en 1991 le remarquable moteur VR6, un 2,8 l de 174 ch. Légère et aérodynamique, la berline allemande file à 224 km/h et franchit les 100 km/h en 8,2 s. Le tout dans une belle sonorité ! Toutefois, la motricité est vite prise en défaut, cette VR6 restant une simple traction.
En 1993, la Passat bénéficie d’un profond restylage (et devient B4) et à cette occasion, le 6-cylindres grimpe à 2,9 l pour 190 ch. De plus, il s’attèle à une transmission intégrale qui résout les soucis de motricité. La B4 est remplacée en 1996 par une nouvelle génération de Passat dérivant de l’Audi A4… et préfigurant la Superb. La VR6 se déniche à partir de 8 000 €.
Skoda Superb V6 (2002), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en V, 2 771 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes de force, ressorts hélicoïdaux, doubles triangles, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle ou automatique, traction
- Puissance : 193 ch à 6 000 tr/min
- Couple : 280 Nm à 3 200 tr/min
- Poids : 1 501 kg
- Vitesse maxi : 237 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8 secondes (donnée constructeur)
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