L’influenceuse Leslie Alford a parcouru 30 000 km autour du globe à bord du SUV électrique. Un exploit à découvrir en trois épisodes sur Prime Video dans un curieux documentaire ou les galères inévitables dans un tel road trip sont plutôt anecdotiques.
Leslie Alford, sa valise et son Ford Explorer.
C’est une drôle de réalité, ou plutôt de téléréalité que propose Prime Video avec la complicité de Ford : un tour du monde en 30 000 km, 200 jours et trois épisodes. Rien de bien nouveau jusque-là : d’autres l’ont fait en moins de temps et plus de kilomètres. Sauf que le périple a été réalisé en Ford Explorer électrique.
Au volant de l’auto, on retrouve Lexie Alford, alias Lexie Limitless sur les réseaux, une influenceuse de 26 ans dont l’expérience en matière de VE est à peu près aussi consistante que celle de votre serviteur en matière de kung-fu.
Lara Croft en VE
Sauf que la blogueuse-youtubeuse-instagrameuse possède à son actif un précédent record du monde : elle est la plus jeune personne à avoir parcouru l’intégralité des pays du monde avant l’âge de 22 ans. Une sacrée baroudeuse en somme.
Mais c’est une baroudeuse façon Lara Croft que présente ce Charge around the globe. Une héroïne toujours nickel quelle que soit la situation et qui s’extasie, en mode « oh my god » dès qu’elle aperçoit un moine du Bouthan ou qu’elle goûte un cappuccino italien. Un étonnement étonnant étant donné l’expérience de la demoiselle censée avoir tout vu et tout vécu.
L’auto, quant à elle, est aussi pimpante que sa conductrice. Qu’elle progresse dans le désert chilien de l’Atacama ou dans une réserve sud-africaine, pas un grain de poussière ne vient salir sa jolie carrosserie bleutée. Sauf qu’en vrai, plusieurs Explorer ont été utilisés, sans que cela ne soit caché d’ailleurs. À chaque changement de continent, en avion, Lexie a droit à un SUV électrique flambant neuf.
Reste le problème des charges. On découvre, quand même, qu’au cours du périple, tous les pays ne sont pas égaux face à la prise. Si en Europe, la charge rapide n’est pas un souci, que la Turquie est super équipée, comme l’Australie, on s’aperçoit qu’au fin fond de l’Afrique, « oh my god », il faut en passer par des prises domestiques, quand il n’y a pas de coupures d’électricité. Ce qui pose un souci à Lexie, obligée d’écourter son voyage entre Harrare au Zimbabwe et Mombasa au Kenya, et de prendre un avion pour rejoindre l’Asie.
Des découvertes qui interrogent. Comment une telle organisation, qui implique plusieurs voitures fournies par le constructeur, et une équipe logistique et technique complète, n’ait pas prévu ce genre de situation, alors qu’elle a calé des rencontres avec différentes personnalités (pilote, scientifiques, grands cuisiniers, etc) tout du long du chemin ? De même, en débarquant aux États-Unis, terre de Ford, Leslie ne dispose pas immédiatement du bon adaptateur pour se connecter aux bornes américaines, puisqu’aux US, les prises sont différentes de chez nous et que l’Explorer est une auto européenne.
Il y a 100 ans, un premier tour du monde, en Ford T
De légères incohérences, donc, et de tout petits désagréments qui n’empêcheront pas Lexie Alford de décrocher son record, au bout d’un suspens pas vraiment intolérable. Elle réitère un autre exploit, celui d’une autre femme au volant d’une autre voiture. Entre 1922 et 1927, Aloha Wanderwell, une jeune américaine de 16 ans a effectué le même parcours à bord d’une Ford T, en partant, et en arrivant, à Nice, comme l’influenceuse. Mais un siècle plus tard, les autos se sont électrifiés la téléréalité s’est installée.
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