L’un des critères d’achat d’une voiture d’occasion est le nombre de kilomètres que celle-ci affiche. Et il n’est pas rare que le compteur soit trafiqué afin de baisser artificiellement le nombre de kilomètres. Voici quelques conseils pour éviter de tomber dans ce piège.
Les fraudes et arnaques autour de l’automobile sont légion. Mais il y en a une qui monte et qu’il faut surveiller de près quand on achète un véhicule d’occasion : le compteur kilométrique. Turbo.fr vous propose quelques clés pour éviter de tomber dedans.
C’est quoi la fraude au compteur kilométrique ?
Le concept est très simple. Certains vendeurs de voitures d’occasion veulent rendre le véhicule plus “sexy” en touchant au compteur kilométrique. Le but est de mentir sur le nombre réel de kilomètres de la voiture en laissant supposer à l’acheteur que celle-ci a été moins utilisée et donc que certaines pièces sont en meilleur état qu’en réalité. Cela impacte évidemment le prix de vente. Une voiture avec moins de kilomètres se vend toujours plus chère qu’un véhicule au kilométrage élevé. Selon une étude de Carly publiée en octobre dernier, l’écart moyen entre le kilométrage réel et celui affiché est de 38.213 km.
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Est ce une fraude répandue ?
Non. La fraude au compteur kilométrique pour les voitures d’occasion n’est pas très répandue. Du moins pas encore. Selon les données de carVertical, entreprise spécialisée dans le recueil d’informations sur l’historique des voitures, les voitures d’occasion concernées par cette manipulation ne concernent que 2,42% des transactions en France. Toutefois, il existe des zones plus exposées que d’autres.
La région Grand Est et Paris particulièrement touchées
Selon cette même étude de Carly, fabricant de boitiers de diagnostic OBD, on assiste à une augmentation spectaculaire des fraudes dans la région Grand Est. Le pourcentage de fraude est passé de 12 à 15% à Metz entre 2022 et 2023. Sur la même période, ce chiffre est passé de 10 à 12% à Mulhouse et il est de 13% à Strasbourg. La proximité avec l’Allemagne est l’explication majeure à cette augmentation des fraudes. Mais de grandes villes comme Paris et Lille sont confrontés à ce problème avec un pourcentage de fraude nettement au-dessus de la moyenne nationale : de 6% à en 2022 à 10% en 2023.
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Quels sont les signes précurseurs d’une fraude au compteur kilométrique ?
Au moment de l’achat, il n’y a pas 36 façons de s’apercevoir si le compteur kilométrique a été trafiqué ou non. L’un d’eux est de se référer au nombre de kilomètres sur le compteur. En effet, en France, selon carVertical, les automobilistes français parcourent en moyenne près de 24.000 km par an. Si la voiture a une ancienneté de quatre ans et n’affiche que 40.000 km sur le compteur, cela peut signifier qu’il y a anguille sous roche.
Évaluer l’usure
Autre signe à surveiller au moment de voir le véhicule : l’usure de parties très sollicitées de la voiture comme le volant, le levier de vitesse, le siège conducteur, les accoudoirs, les tapis de sol, etc. S’ils paraissent usés alors que le nombre de kilomètre au compteur vous paraît faible, cela peut être le signe d’une fraude.
Regarder les factures avant la vente
N’hésitez pas non plus à réclamer les factures d’entretien et d’éventuels changements de pièces même si un fraudeur bien avisé aura préparé son coup en amont. D’ailleurs, si certaines pièces comme les freins ou l’embrayage nécessitent un changement qui n’est pas en rapport avec le nombre de kilomètres affiché à l’achat, c’est que vous êtes face à une probable fraude.
Brancher une valide de diagnostic à votre voiture
Après l’achat de votre voiture d’occasion, si vous pensez que le compteur a été trafiqué, vous pouvez vous rendre dans un garage afin de réaliser un diagnostic. Attention, celui-ci est souvent payant. Vous pouvez également brancher une valise de diagnostic à votre véhicule si celui-ci est équipé d’une prise OBD. À condition d’en posséder une ou d’en emprunter une à une connaissance.
Que faire si vous êtes victimes d’une fraude au compteur kilométrique ?
Malheureusement, il n’y a pas beaucoup de solutions dans ce genre de cas. Vous pouvez tout d’abord tenter de trouver une solution à l’amiable avec le vendeur si la fraude est avérée. Si vous n’y parvenez pas, vous avez la possibilité d’entamer une action en justice en portant plainte à la gendarmerie ou dans un commissariat de police. L’affairera pourra ensuite être porté devant un tribunal civil avec, à la clé, l’annulation de la vente si la justice vous donne raison.
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