Volkswagen veut dépenser moins d’argent et réduire la durée de développement de ses nouveaux modèles. Au risque, comme Stellantis, de s’exposer à certains problèmes de qualité ?

La réduction des coûts voulue par Volkswagen est-elle dangereuse ?
La remplaçante de la Volkswagen Golf actuelle sera-t-elle « bâclée » ?

En matière de réduction des coûts, le groupe Stellantis fait désormais office de référence. Au printemps dernier, la directrice financière du groupe (partie depuis) Nathalie Knight affirmait carrément que Stellantis dépensait en moyenne 905 millions d’euros pour concevoir un nouveau modèle au lieu de 2,6 milliards en moyenne chez les constructeurs généralistes. Il est délicat d’affirmer que cette stratégie a mené à la situation actuelle du groupe, mais on peut évidemment imaginer que les quelques problèmes rencontrés sur certains modèles (par exemple, ceux liés au logiciel de la dernière Citroën C3) ont quelque chose à y voir.

Également dans une position délicate avec de nombreux licenciement en cours et la fermeture de plusieurs usines, le groupe Volkswagen cherche lui aussi à réduire les coûts. Et notamment les coûts de conception des nouveaux modèles, comme vient de l’expliquer le chef du développement technique de la marque Volkswagen Kai Grünitz aux journalistes d’Automotive News : « Pour les nouveaux modèles, on vise un développement étalé sur 30 à 36 mois. Pour les projets reposant sur des architectures mécaniques et électroniques déjà matures, on essaiera même de passer sous les 30 mois », affirme-t-il.

Sans dégrader la qualité ?

Déjà critiqué pour des problèmes de baisse de la qualité de ses voitures à partir du début de la décennie (que ce soit sur le plan logiciel ou des matériaux choisis pour garnir les intérieurs), Volkswagen met actuellement jusqu’à cinq ans pour concevoir une nouvelle voiture. « Cette année, nous avons déjà réduit le nombre de prototypes physiques de développement de 40% », précise Kai Grünitz. Il assure que les nouvelles techniques de conception virtuelle permettent de gagner beaucoup de temps sans sacrifier la qualité ni la fiabilité.

Il s’agit en tout cas d’un point sensible, Kai Grünitz assurant que la rapidité de conception des voitures sera une clé pour que Volkswagen reste compétitif face à ses concurrents. A condition, évidemment, que la sacro-sainte qualité n’y perde pas. Chez Stellantis, en tout cas, cette stratégie de réduction maximale des coûts de développement a d’abord eu des effets extrêmement bénéfiques sur les résultats financiers du groupe. Puis, conjugué à d’autres facteurs, elle a entraîné la chute brutale de son directeur général Carlos Tavares comme de ses ventes. Rappelons-nous aussi que la précédente direction de Volkswagen (Herbert Diess et l’équipe responsable des logiciels), qui avait déjà instauré des principes de ce genre, n’avait pas tenu longtemps à cause de problèmes de conception sur les autos sorties sous leur administration.

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