Pas facile pour le Mokka et son simple restylage de se tailler la part du lion, c’est le cas de le dire, dans cette jungle des SUV urbains saturés de prédateurs affamés de ventes, Peugeot 2008 en tête. Et pourtant, aussi timide que paraisse sa mise à jour 2025, le Mokka bénéficie de quelques atouts supplémentaires, parfois souhaités directement par ses actuels clients, faisant de l’allemand un modèle aujourd’hui très abouti.

En réalité, avec 15 cm de moins en longueur, le Mokka (4,15 mètres) ne va pas forcément déclencher un conflit familial face au cousin 2008. Ses concurrents sont plutôt les Volkswagen T-Cross (4,13 m), Ford Puma (4,18 m) ou Toyota Yaris Cross (4,18 m). D’un point de vue du gabarit en tout cas. Car en matière de motorisations par exemple, les choix sont différents qui plus est depuis que le Mokka reçoit à son tour le moteur 1.2 Turbo Hybrid 136 ch du groupe Stellantis, assez singulier dans sa conception. En face, Ford propose de la micro-hybridation, Toyota une hybridation totale bien sûr et Volkswagen du 100% thermique.

Peut-être le plus décalé
au niveau du design

Des 4 SUV urbains cités, le Mokka avec le Puma sont peut-être les plus attirants esthétiquement avec leurs lignes plus proches d’un crossover. Malgré leur nom, les Yaris Cross et T-Cross sont nettement plus typés SUV, dessinés comme des boîtes à chaussure, surtout l’Allemand de Wolfsburg.

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Pour ce restylage, le Mokka enfonce un peu plus le clou en s’arrondissant au niveau des boucliers et en diminuant la taille des ouies. Il s’embourgeoise aussi par ses inserts et protections noirs laqués. Pas sûr en revanche qu’un tel traitement au niveau des passages de roues soit bénéfique pour la robustesse hors des routes asphaltées. Un restylage extérieur finalisé par une signature visuelle modernisée, selon les mêmes codes que le Frontera par exemple et toujours matricielle en option (via pack Techno). Sans oublier de nouveaux enjoliveurs ou jantes de 16 à 18 pouces, réparties selon les finitions.

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Le Mokka fait partie de ces modèles dont le style extérieur se ressent au volant. Si le Puma ou la Yaris Cross par exemple laissent entrevoir, du poste conducteur, le bombage de leurs optiques, le Mokka semble quant à lui indiquer le cap avec cette arête centrale du capot. D’ailleurs, ce dernier peut se teinter en noir (300 € sur la finition GS) pour compléter le toit (en série sur GS). Ces éléments de carrosserie visibles de l’intérieur apportent un vrai sentiment de sécurité, de robustesse. À l’inverse, ils peuvent perturber la perception du gabarit lors des manœuvres.

À l’intérieur, des attentions surtout pour le conducteur

Restons à bord où la grande nouveauté du Mokka restylé vient des deux écrans de 10 pouces en série sur les deux seules finitions proposées sur ce modèle. bénéficie quant à lui d’une interface repensée, avec un accès dès la première page au menu principal. Plusieurs autres fonctions jusqu’à présent commandées par des touches ont ainsi été transférées vers cet écran. Si bien que la barre de boutons au-dessus de la commande de boîte à tout simplement disparue au profit . Quant à la boutonnerie en dessous de l’écran, elle se résume désormais à 2 touches contre 5 auparavant. L’esprit “détox” cher à Opel a encore frappé. La ventilation reste toutefois à commandes physiques.

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Un volant similaire à l’Opel Frontera

Le Mokka reçoit en outre , plus très rond comme le veut la tendance, similaire au Frontera quoique sensiblement plus plat côté genoux et à la répartition des touches différentes. est désormais éco responsable avec l’emploi de matériaux recyclés et Opel a écouté ses clients en ajoutant des poignées de maintien au plafond des sièges avant et des veilleuses pour les passagers arrière. Il ressort tout de même ce sentiment que le plus gros de l’attention en matière de finition est concentré sur le conducteur, une tendance qui malheureusement se généralise de nos jours au nom des coûts de production.

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De la place pour les passagers arrière, le volume de coffre sacrifié

Grâce à des sièges avant très cambrées, le Mokka autorise à l’arrière une certaine liberté pour les jambes de passagers à taille moyenne. Un atout face à des Puma ou Yaris Cross vraiment étriqués dans cette zone. C’est en réalité un parti pris puisque le Mokka sacrifie sensiblement son volume de coffre , là où ses concurrentes dégagent (dans le même ordre cité), 456 litres (grâce à la Megabox), 455 litres et 397 litres. À noter également que le plancher à deux étages permettant notamment d’obtenir un espace bien plat, banquette rabattue, n’est accessible que via le pack Confort (de 450 € à 1000 € selon finition).

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Un moteur hybride par souci de fiabilité ?

Les premières motorisations proposées sur le Mokka sont des essence 1.2 Turbo de 130 ch BVA8 ou 136 ch BVM6. Le premier bloc est encore équipé de la fameuse courroie baignant dans l’huile, posant de potentiels problèmes de fiabilité. Ce n’est pas le cas du second, au même titre que la vraie nouveauté moteur de ce restylage, , à distribution par chaîne lui aussi. Est-ce que la fiabilité sera au rendez-vous ? Misons sur le fait que ça ne peut être que mieux.

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Un plus pour l’agrément de conduite

Motorisation de notre essai donc, elle a montré sans surprise les mêmes caractéristiques déjà constatées sur la quantité d’autres modèles du groupe déjà animés par ce bloc (DS 3, DS 4, C3 Aircross, C4, C4 X, 208, 308, 408, 2008, 3008, 5008, Astra, Mokka, Grandland…). Concrètement, le peps du petit moteur électrique logé dans la boîte de vitesses apporte un réel agrément en conduisant sur le couple. Ce groupe propulseur est soit dit en passant le plus performant de la sélection retenue sur le Mokka, déclinaison électrique comprise. Il est ainsi le plus adapté aux voies rapides avec des relances tout à fait correctes notamment. Doté d’une récupération d’énergie au freinage, ce moteur à mi-chemin entre l’hybridation légère et le tout hybride applique par défaut un puissant “frein moteur” électrique auquel il faut s’habituer. Il eut été un plus qu’il soit variable par une gestion intelligente en fonction des conditions de route mais tout ce qu’il est possible de faire le rendre encore plus présent via le mode B.

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Rien d’exceptionnel pour la consommation

Une motorisation qui se montre en outre très sensible en matière de consommation. Curieusement, ce n’est pas en ville qu’elle affiche ses meilleurs scores malgré des phases en tout électrique plus nombreuses qu’une hybridation légère. C’est plutôt en roulage stabilisé qu’elle est capable d’afficher de bons scores, autour des 5 l/100km. Sur notre boucle d’essai, très énergivore puisque vallonnée et sinueuse, nous étions plutôt autour des 7 l/100 km. Rien de catastrophique mais rien d’exceptionnel non plus malgré beaucoup de descentes pour régénérer. Un choix à privilégier dans les régions plates et plutôt périurbaines en somme. Tenir compte enfin que l’électrification permet d’abaisser significativement les émissions, donnée pour 108 g/km de CO2 rejetés contre 127 g/km de CO2 rejetés pour le 136 ch BVM6 par exemple.

En bon père de famille

Avec son gabarit compact à faibles porte-à-faux, le Mokka se faufile aisément, mais gare à la visibilité lors des manœuvres, perturbée par d’énormes piliers de pare-brise. Doté d’une direction particulièrement souple, le Mokka séduira ceux qui aiment conduire sans effort, sur un filet de gaz et dans un certain confort, si les grosses jantes n’ont pas été cochées dans les options. Le petit SUV n’en reste pas moins une Opel avec ce typage nativement plus ferme. Sur ce point précis, la Yaris Cross est probablement la plus souple et confortable des concurrentes citées.

ChatGPT à bord, inutile pour l’instant

Dans cet environnement de conduite plutôt calme, le Mokka laisse le temps à ses occupants de profiter d’une innovation à bord qui se généralise aussi progressivement, l’IA. Via ChatGPT (sur pack Techno), on peut alors demander tout et n’importe quoi à son auto. Par exemple, des détails historiques sur une ville traversée ou en savoir plus sur les activités dans les alentours de sa destination. L’atout significatif ici est de ne plus être limité par un vocabulaire préenregistré. Une technologie qui doit encore progresser toutefois sur 2 points importants : la fluidité de parole (la voix est particulièrement robotisée et hachée) et, surtout, sa base de connaissance s’arrête à janvier 2022. Si bien que la reine d’Angleterre par exemple se porte toujours comme un charme aux yeux de cette IA. Heureusement, cette technologie est amenée à progresser très rapidement et nul doute que cette limitation disparaîtra très prochainement.

Pour revenir au comportement, outre quelques retards de la boîte aux tombées de rapports, le Mokka reste un engin tout à fait plaisant à mener, à rythme de bon père de famille.

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Les prix face à la concurrence

Avec un premier prix de 26 500 € (1.2 Turbo BVM6 Edition), le Mokka animé de son moteur hybride recommandable démarre quant à lui à 29 500 € (Edition). Le Ford Puma équivalent en demande 29 090 € (1.0 EcoBoost Hybrid 125 ch Powershift DCT7). La Toyota Yaris Cross de 130 ch, sa variante la plus proche en puissance du Mokka, prend le parti de ne proposer que des finitions relativement hautes avec un premier prix du coup de 34 300 € (1.5 130 ch Collection). À moins de faire un sacrifice sur la puissance pour voir son prix revenir à 28 800 € (1.5 116 ch Dynamic). À noter que la Japonaise est la seule parmi les différents modèles cités à exister en version 4 roues motrices (à partir de 31 300 €). Quant au Volkswagen T-Cross, il démarre d’entrée à 30 260 € même avec une motorisation plus modeste et non hybridée (1.0 TSI DSG7 116 ch Edition).

En s’amusant à cocher toutes les options possibles, le Mokka doté alors de la conduite autonome, de feux matriciels, d’une peinture biton capot compris, d’une sellerie mixte TEP, de tous les éléments chauffants et de bien d’autres gadgets s’échange contre 36 000 €. Faire de même pour les concurrentes donne 37 640 € pour le Ford Puma (ST-Line X) qui sera plus incisif avec un châssis sport, une ambiance plus sportive en général d’ailleurs et doté d’un énorme écran tactile notamment. La Yaris Cross haut de gamme réclame 36 300 € mais tire son épingle du jeu surtout sur la réputation de sa mécanique car elle accuse le coup en matière d’ambiance intérieure, même en y mettant le prix. Enfin, le Volkswagen T-Cross en finition R-Line culmine à 39 200 €, il est à l’image du Puma plus dynamique mais au prix de rejets plus élevés, il offre un peu plus d’habitabilité globale que le Mokka, mais se montre comme la Yaris plus austère sur le dessin de son habitacle.

Enfin, une difficulté émerge au moment de choisir le Mokka idéal, celle de composer avec seulement deux finitions et des options regroupées par tout aussi peu de packs incluant tout un tas d’équipements pas forcément souhaités pour qui cherche à limiter son budget.

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