La Porsche n°7 de Felipe Nasr, Nick Tandy et Laurens Vanthoor a remporté la 73e édition des 12 Heures de Sebring, manche majeure du championnat nord-américain IMSA.

Porsche : du travail de pro

, les Porsche 963 officielles avaient pris les 1e et 3e places. Ce samedi, l’équipe a fait mieux avec un doublé à l’issue des 12 Heures de Sebring (Etats-Unis). La Porsche 963 n°7 de Felipe Nasr, Nick Tandy et Laurens Vanthoor a franchi le damier avec deux secondes d’avantage sur la voiture sœur partagée par Matt Campbell et les Français Kévin Estre et Mathieu Jaminet.

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La domination des LMDh allemandes fut surtout frappante dans le dernier quart de l’épreuve, disputé de nuit. Dotées de gommes Michelin neuves à chaque arrêt – sur les trois derniers cycles – elles creusèrent l’écart avec aisance, malgré un trafic toujours difficile sur le tracé de Sebring.

« Les deux voitures sont arrivées avec seulement deux secondes d’écart après 12 heures, déclarait Jonathan Diuguid, le directeur général de l’équipe Porsche-Penske. Ceci souligne à quel point tout s’est déroulé parfaitement pour nous ».

La seule inquiétude fut un petit micmac stratégique et réglementaire lors de la première neutralisation. Les Porsche qui menaient déjà la course ne furent pas autorisées à rentrer aux stands et perdirent provisoirement quelques places au classement.

Avec cette victoire, Porsche prend le large dans le championnat IMSA. Même chose dans le classement de la Michelin Endurance Cup qui regroupe les cinq épreuves les plus longues de la saison.

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Nick Tandy : dans la légende

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Il est le seul pilote à avoir remporté les 24 Heures du Mans, de Daytona, de Spa, du Nurburgring, Petit Le Mans… et désormais les 12 Heures de Sebring. A 40 ans, Nick Tandy vient de remporter la seule victoire qui manquait au « big 6 » de l’endurance mondiale. Ingénieur de formation, longtemps managé par son frère Joe (disparu en 2009 dans un accident de la circulation), ce pilote au notable franc-parler avait entamé cet exploit avec son succès aux 24 Heures du Mans 2015 à bord de la Porsche 919.

C’est aussi lui qui a réussi le dépassement décisif pour obtenir cette victoire. À un peu plus de 2 heures de l’arrivée, il a ramarré puis dépassé la Cadillac Whelen n°31 de Frederik Vesti.

À l’abord du virage de « sunset », il a plongé à l’intérieur, mettant en même temps deux roues dans la poussière. Gonflé mais efficace. Quelques instants plus tard, Nick Tandy laissait le volant à Felipe Nasr, pour un dernier double relais. La Porsche n°7 ne fut jamais rejointe.

« Étant donné le niveau de nos adversaires, ce doublé est incroyable, réagissait Nick Tandy à l’arrivée. Pas d’erreur, pas de pénalités, pas d’incident. Aujourd’hui, c’était la course de rêve en endurance ».

Cadillac déçoit

Cadillac avait le palmarès. Acura était le vainqueur sortant. Et BMW avait réalisé la pole position. Après un tour d’horloge, le bilan était franchement négatif pour les principaux adversaires de Porsche.

Pour Cadillac, les choses avaient mal démarré en début d’épreuve lorsque Ricky Taylor (n°10) poussa une Ferrari de la catégorie GTD dans le décor. La pénalité attribuée par la direction de course fit perdre quasiment deux tours à l’équipage et toute chance de briller.

La course de la voiture sœur (n°40) fut compromise par une sortie de route de Brendon Hartley. Au tiers de l’épreuve, le Néo-Zélandais vira trop large dans le dernier virage du tracé avant d’écraser le museau de sa « Caddy » dans une pile de pneumatiques. Une pénalité supplémentaire liée aux réparations sous safety car l’exclut définitivement des débats.

Face à cette débâcle des voitures du Wayne Taylor Racing, c’est la V-Series R engagée par Action Express qui sauva le bilan de la marque américaine. Parti du fond de grille après un souci en qualifications, la Cadillac n°31 mena longtemps cette 73e édition des 12 Heures de Sebring. Notamment lorsque le jeune et très convaincant Frederik Vesti (22 ans) se trouvait au volant.

Missionné pour défier les Porsche dans les deux dernières heures, Earl Bamber dut effectuer un arrêt supplémentaire aux stands, faute d’énergie disponible :

« Nous avons été contraints de rentrer pour un splash à 40 minutes de l’arrivée et nous avons tenté de prendre une stratégie pneumatique alternative. On pensait que ça pouvait marcher, mais il y avait trop de turbulences aérodynamiques pour que cela fonctionne ».

Pour ce week-end, Michelin avait mis à disposition des équipes des gommes « medium ». L’allocation était de 11 trains pour les qualifications et la course. La plupart des équipes a conservé un rythme de double relais (changement de pneus et de pilotes tous les deux ravitaillements). Le but était de conserver des enveloppes neuves en vue de la fin de course.

« En termes d’usage, de vitesse ou de charge, Sebring est plutôt dans la moyenne des circuits que nous visitons, explique Raymond Cotton, directeur des activités sportives de Michelin en Amérique du Nord. Mais en terme de solidité, c’est un circuit très difficile. Les bosses sont nombreuses, les vibreurs sont carrés. C’est unique ».

BMW et Acura s’éliminent

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Chez BMW, la n°25 ramène une honorable 5e place à l’arrivée. Mais comme le souligne l’un de ses pilotes, la LMDh allemande n’a rien pu faire en fin d’épreuve face aux Porsche : « Nous devons rendre notre voiture plus rapide en conditions de course », expliquait Marco Wittmann à l’arrivée.

La voiture sœur a connu un triste samedi. Auteur d’une remarquable pole position, Dries Vanthoor a trop zigzagué aux yeux des commissaires de l’IMSA lors du départ. La n°24 fut donc pénalisée. Revenue aux avant-postes, elle fut ensuite percutée dans la voie des stands par l’Acura n°60 de Tom Blomqvist. La BMW perdit une heure en réparation.

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Côté Acura/MSR, la n°60 fut sévèrement pénalisée pour une sortie de stand litigieuse, générant la collision avec la BMW. Elle termina l’épreuve à la 10e place à cinq tours de la tête.

Le bilan de la marque est sauvé par la 3e place du trio Alex Palou, Nick Yelloly et Renger van der Zande. Le Néerlandais, auteur d’excellents relais alliant vitesse et faibles consommations fut d’ailleurs l’un des grands animateurs de cette 73e édition. Mais la LMDh au petit moteur turbo (2,4-litres) n’a rien pu dans le money time face à l’aisance des Porsche dans les conditions plus fraîches.

Aston Martin : sur la bonne voie

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La jeune Valkyrie faisait ici ses débuts sur le continent américain et sa deuxième sortie officielle. Et Sebring est un sacré test. Mi-béton, mi-asphalte, le revêtement irrégulier du tracé floridien met les mécaniques (et les pilotes) à rude épreuve. Cette année, le taux d’abandon s’est élevé à 21 %… et l’Aston Martin n°29 n’a pas connu d’ennui mécanique majeur.

Parti au 12e rang sur la grille de départ, Ross Gunn s’est maintenu dans le peloton des Porsche privées ou des Cadillac de l’écurie Wayne Taylor pendant le premier relais. Son équipier Alex Riberas s’offrit ensuite un beau duel avec Romain Grosjean, débordant la Lamborghini par l’extérieur de l’inquiétant « turn one ».

À mi-course, la sonore LMH était encore dans le même tour que les leaders. Preuve que le rythme était intéressant, le meilleur tour en course de l’Anglaise était mesuré en 1:50.263 (Riberas). C’est à un tout petit peu plus d’une seconde de la meilleure marque établie par Porsche. L’Aston Martin a couvert jusqu’ici 20 000 km, contre environ 200 000 à la 963 depuis ses premiers tours de roue en février 2022…

Le clan Heart of Racing – chargé de l’exploitation – a encore à apprendre, notamment sur la gestion des pneumatiques. Ce week-end, Michelin avait prévu une allocation plutôt large pour l’ensemble des concurrents de la catégorie reine (GTP). L’Aston Martin n°24 choisissait ainsi de remplacer son premier train de medium dès son arrêt, alors que la quasi-totalité des concurrents doublèrent ce premier relais.

Autre couac, une pénalité en fin de course pour un capteur de mesure de puissance défaillant. « Côté émotions, cela a été un peu les montagnes russes, expliquait à l’arrivée le troisième pilote, Roman de Angelis. Cela a été l’une des courses les plus dures de ma carrière, c’était très physique en piste (…). Nous avons fait de grands progrès en matière de développement ». La 9e place finale à deux tours fait donc figure de petite victoire.

Crédits photos : Porsche – BMW – Acura – Aston Martin.

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