Pas besoin de grosses puissances pour bien s’amuser avec une sportive : cette Peugeot, avec ses 120 petits chevaux vous donnera de belles sensations sans encore coûter trop cher : dès 8 000 €.

Mieux qu’une 205 GTI et bien moins chère : la Peugeot 106 S16

Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

On entend souvent dire que les années 90 représentent un âge d’or de l’automobile. La Peugeot 106 S16 incarne à merveille cette période où les voitures sont devenues plus fiables et sûres que jamais, mais en conservant un agrément de conduite intense. La 106 S16 arrive à tout faire, le sport comme le long trajet mieux qu’aucune citadine du lion avant elle. D’ailleurs, elle ne sera jamais vraiment remplacée par le constructeur. De plus, les normes rendant les voitures des années 2000 plus lourdes et moins amusantes, les Peugeot sportives arrivant après la 106 ne sauront procurer le même amusement. A préserver dès maintenant.

La Peugeot 106 S16, apparue en 1996, se distingue de ses soeurs par ses bouciers et rétros peints, voire ses jantes alliage de 14.
La Peugeot 106 S16, apparue en 1996, se distingue de ses soeurs par ses bouciers et rétros peints, voire ses jantes alliage de 14.

La légende veut qu’incapable de donner à la  205 une descendance digne d’elle,  Peugeot a décidé de la remplacer par deux modèles. La  306 pour le haut de gamme, et la 106 en bas de gamme. La vérité est certainement plus prosaïque : PSA a plutôt rationnalisé l’usage de ses plate-formes. La 306 reprend, en gros, celle de la Citroën ZX, tandis que la 106 est une évolution profonde de celle de l’AX, qui engendrera d’ailleurs la Saxo.

A l'arrière, la Peugeot 106 S16, ici en 1996, se pare d'un bel aileron de coffre.
A l’arrière, la Peugeot 106 S16, ici en 1996, se pare d’un bel aileron de coffre.

Apparue en 1991, la 106 surprend non par son style, assez conventionnel, mais sa qualité générale. Un bienfait après le  fiasco de la 605 ! Elle a sa version sportive, la XSI, sympa mais  suffisamment peu puissante (95 ch) pour ne pas faire d’ombre à la 205 GTI. Heureusement, en 1996, la 106 bénéficie d’une mise à jour assez poussée, à un moment où l’inusable 205 passe la main. Rien n’empêche dès de lui offrir une déclinaison sportive vraiment méchante, la S16 dotée du bloc TU5J4L3, un 1,6 l 16 soupapes poussé à 120 ch.

Au Royaume-Uni et en Suisse, Peugeot a préféfé l'appellation GTI à S16 pour la 106. Un choix des plus logiques !
Au Royaume-Uni et en Suisse, Peugeot a préféfé l’appellation GTI à S16 pour la 106. Un choix des plus logiques !

Comme la petite ne pèse que 950 kg, elle marche fort, plus qu’une 205 GTI 115, pointant à 205 km/h, contre 196 km/h à son ancêtre. Idem pour le 0 à 100 km/h : 8,5 s contre 9,1 s. Pas mal ! Côté châssis, les similarités sont grandes, les deux alliant des jambes de force triangulées à l’avant, et un train à bras tirés et barres de torsion à l’arrière. Signe des temps, Peugeot a renoncé, en France du moins, à l’appellation GTI.

A son lancement en 1996, la Peugeot 106 S16 jouit d'une dotation riche : ABS et rétros électriques, notamment, sont de série. Ils passeront ensuite en option.
A son lancement en 1996, la Peugeot 106 S16 jouit d’une dotation riche : ABS et rétros électriques, notamment, sont de série. Ils passeront ensuite en option.

La 106 S16 bénéficie d’un équipement plutôt complet : direction assistée, ABS, radio, airbag conducteur, jantes en alliage, vitres et rétros électriques voire projecteurs à longue portée sont de série. A 113 000 F (26 900 € actuels selon l’Insee), la 106 S16 n’est même pas trop chère, même si une Fiat Punto GT propose un meilleur rapport prix/performances. Très proche techniquement, la Citroën Saxo VTS 16v coûte 8 000 F de moins que la 106 mais se passe d’ABS. La 106 S16 va peu évoluer au fil de sa carrière. 

En 1998, la Peugeot 106 S16 se simplifie, perdant les baguettes latérales, l'ABS et les rétros électriques (ils ne sont d'ailleurs plus peints).
En 1998, la Peugeot 106 S16 se simplifie, perdant les baguettes latérales, l’ABS et les rétros électriques (ils ne sont d’ailleurs plus peints).

 

Pour baisser son prix, elle perd l’ABS, la radio et les rétros électriques en 1998 (on peut récupérer ces derniers via un pack Style comprenant aussi une sellerie mixte cuir/Alcantara), gagnant des compteurs à fond blanc en 1999. En 2000, le prix baisse encore (85 000 F !), l’ABS revient en 2001, et restera jusqu’au retrait de la 106 S16 en 2003. 34 615 Peugeot 106 S16 ont été produites, presque dix fois moins que de 205 GTI mais sur une période plus courte et avec une seule version. Estimable !

On peut récupérer les rétros électriques peints (et d'autres équipements) avec le pack Style dès 1998.
On peut récupérer les rétros électriques peints (et d’autres équipements) avec le pack Style dès 1998.

Combien ça coûte ?

On trouve des 106 S16 en très bon état dès 8 000 €, à condition d’accepter un kilométrage passant largement la barre des 200 000. A 10 000 €, on trouve de belles autos à moins de 200 000 km, mais il faudra dépenser 15 000 € pour rester sous les 100 000 km.

Privilégiez les Peugeot 106 S16 en parfait état d'orgine : elles sont déjà parfaitement homogènes. Ici en 1999.
Privilégiez les Peugeot 106 S16 en parfait état d’orgine : elles sont déjà parfaitement homogènes. Ici en 1999.

Quelle version choisir ?

Celle qui sera dans le meilleur état d’origine possible, sans bidouilles. Les modèles d’avant 2001, répondant à la norme Euro 2 et non 3, sont réputés plus vifs mécaniquement.

Des options sympas, comme le toit ouvrant, peuvent rendre la Peugeot 106 S16 encore plus collectionnable.
Des options sympas, comme le toit ouvrant, peuvent rendre la Peugeot 106 S16 encore plus collectionnable.

Les versions collector

Toutes, si elles se trouvent en parfait état d’origine, a fortiori à faible kilométrage. Certains ramènent des versions suisses, badgées GTI, mais elles ne semblent pas spécialement plus cotées que les « vraies » S16 françaises.

La solidité du moteur TU de la Peugeot 106 S16 fait preuve d'une endurance impressionnante. La boîte aussi !
La solidité du moteur TU de la Peugeot 106 S16 fait preuve d’une endurance impressionnante. La boîte aussi !

Que surveiller ?

Le moteur TU de la 106 S16 fait preuve d’une solidité très impressionnante : bien entretenu, il passe les 300 000 km sans avarie majeure, même en étant durement sollicité. Vidanges régulières (moteur, boîte et circuit de refroidissement), changement de la courroie de distribution à 100 000 km, et tout roule ! La transmission s’avère très robuste également, même si on surveillera le passage 1-2, parfois récalcitrant sur les exemplaires cravachés.

A surveiller également, comme sur toutes les Peugeot dotées des barres torsion arrière, l’état des roulements des bras tirés arrière qui, en s’usant, modifient le carrossage et la tenue de route. Cela peut entrainer un changement d’essieu. Pour sa part, l’habitacle vieillit plutôt bien, mais le siège conducteur finit par s’avachir. L’auto étant âgée, on traquera aussi la corrosion, surtout du côté des passages de roue arrière, même si la 106 n’y est pas plus sensible qu’une autre. Enfin, comme sur toutes les sportives, regardez de près l’état des jantes, des freins et des éléments de suspension.

Moteur rageur, châssis sûr et très agile, commandes communicatives, la conduite de la Peugeot 106 S16 est un vrai régal, surtout sur route sinueuse.
Moteur rageur, châssis sûr et très agile, commandes communicatives, la conduite de la Peugeot 106 S16 est un vrai régal, surtout sur route sinueuse.

Sur la route

Avec le restylage de 1996, la 106 a dégradé sa position de conduite : on a le volant sur les genoux. Comme ni lui ni le siège ne se règlent en hauteur, on n’a d’autre choix que de s’y faire. En tout cas, le siège se révèle plutôt agréable et la visibilité panoramique : inimaginable sur une moderne ! D’un ronflement sympa, le moteur est souple, mais se réveille à partir de 2 000 tr/min. Ensuite, il reste assez linéaire jusqu’à 5 000 tr/min, puis il devient rageur jusqu’à 7 300 tr/min. Qu’est-ce qu’il marche !

Avec le cuir optionnel, l'intérieur de la Peugeot 106 S16, ici en 1997, devient presque chic !
Avec le cuir optionnel, l’intérieur de la Peugeot 106 S16, ici en 1997, devient presque chic !

Il est bien soutenu par la boîte courte, rapide à manier mais pas aussi douce que celle d’une 205. Le châssis ? Il a tout bon. Direction consistante et rapide, train avant très précis, suspension ferme, la 106 fait preuve d’une sacrée efficacité, tout en se montrant plus stable du train arrière que la Saxo VTS et surtout la 205 GTI, même si elle resserre la trajectoire au lever de pied.

De plus, tout communique dans cette auto virevoltante et très bonne freineuse, au volant de laquelle on fait le plein de sensations. Le châssis s’agrémente d’un amortissement parfait,  suffisamment confortable et d’un niveau sonore acceptable : sacrée mise au point ! La consommation demeure raisonnable, à 8,5 l/100 km/h.

L’alternative youngtimer

Peugeot 205 GTI 1.6 (1984 – 1992)

A son lancement en 1984, la Peugeot 205 GTI électrise les passionnés par son allure et surtout son comportement routier. Elle détrône la mythique VW Golf GTI !
A son lancement en 1984, la Peugeot 205 GTI électrise les passionnés par son allure et surtout son comportement routier. Elle détrône la mythique VW Golf GTI !

Voiture historique et iconique s’il en est, la 205 GTI est largement responsable du salutaire rajeunissement de l’image de Peugeot. Ceci, elle le doit à son look très réussi, ses performances remarquables et son comportement routier de référence pour qui a de bonnes notions de pilotage. Avec son 1.6 XU injection de 105 ch, elle marche plus fort qu’une VW Golf GTI (maxi de 190 km/h), elle tient mieux le pavé et freine autrement plus court !

Epousant à merveille le désir de performances des années 80, la 205 GTI 1.6 passe à 115 ch fin 1985 puis bénéficie d’un restylage en 1987, qui apporte un nouveau tableau de bord. Homogène, elle restera sans grandes modifications (juste des clignos blancs et des feux arrière façon 405 en 1990) jusqu’à la fin 1992, lors de son retrait. A partir de 15 000 €.

Mieux qu’une 205 GTI et bien moins chère : la Peugeot 106 S16

Peugeot 106 S16 1996, la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 587 cm3
  • Alimentation : injection
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis, amortisseurs (AV) ; bras tirés, barres de torsion, amortisseurs, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 120 ch à 6 600 tr/min
  • Couple : 145 Nm à 5 200 tr/min
  • Poids : 950 kg
  • Vitesse maxi : 205 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 8,7 s (donnée constructeur)

> Pour trouver des annonces de Peugeot 106 S16, rendez-vous sur le site de La Centrale.

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