Cadillac is back. Et pour marquer son retour sur nos routes, la marque américaine a décidé de ne plus vendre que des électriques sur le sol européen avec, pour commencer, un grand SUV baptisé Lyriq. Et si c’était finalement une plutôt bonne idée ?

Le nouveau refrain de Donald Trump ? “Les Européens sont méchants, ils ne veulent pas acheter nos voitures”, pour le paraphraser très grossièrement. Oui, certes, mais tout s’explique. Nous autres Européens aimons les petits véhicules et un modèle de moyenne taille de l’autre côté de l’Atlantique est pour nous un paquebot. Ajoutez à cela une législation particulièrement contraignante faisant que les modèles américains, généralement généreusement motorisés, sont soumis à des malus les rendant peu intéressants sur le plan financier. Enfin, à l’exception de Ford, Jeep et Tesla (nous pourrions aussi inclure Chevrolet mais qui ne vend que la Corvette par poignées d’exemplaires), les marques américaines ont pour la plupart déserté le Vieux Continent.

Cadillac était l’une d’entre elles. Et si elle retente l’expérience aujourd’hui, c’est avec une gamme désormais 100 % électrique. Après quelques jours passés au volant du modèle qui signe le retour du constructeur américain, le Lyriq, voici venu le temps de dresser un premier bilan de cette stratégie que Cadillac espère naturellement gagnante. Verdict !

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Pas dans son élément en ville ?

De nombreux points forts, étonnamment

Puisque nous sommes allés récupérer notre modèle d’essai au showroom parisien de Cadillac situé à côté de l’Opéra Garnier, c’est en ville que nous avons démarré notre essai. Un environnement a priori peu adapté à ce SUV mesurant 5 mètres de long et large de près de 2 mètres… rétroviseurs non inclus. Dans les grandes métropoles comme Paris, ce Lyriq souffle le chaud et le froid.

Côté positif, il y a le silence naturellement, fort appréciable. Plus étonnant, malgré son gabarit respectable, il se faufile avec aisance dans la capitale. Les contours du véhicule sont facilement discernables. Et si la visibilité n’est pas excellente à l’arrière du fait d’un montant D particulièrement proéminent, les nombreuses caméras dont est équipé le Lyriq font que les manœuvres sont assez aisées. Mention spéciale pour celles dirigées spécifiquement sur les jantes (de 21” sur toutes les finitions) permettant de voir si vous allez toucher le trottoir ou non. On ne peut plus malin pour ne pas avoir à vous rendre chez votre carrossier tous les quatre matins. Dernier point positif, le mode “one-pedal” réglable selon plusieurs niveaux est couplé à une étonnante commande placée à la gauche du volant permettant d’augmenter encore l’intensité du frein-moteur faisant qu’on n’a plus du tout besoin d’utiliser la pédale de frein. Ludique et efficace !

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Un léger manque de confort

Côté négatif, il y a le confort. Alors, non, ce serait mentir de dire qu’il est inconfortable en ville, loin s’en faut. Seulement, on note quelques trépidations à basses vitesses qui dénotent quelque peu avec le standing du véhicule. À cela, une raison simple, Cadillac n’a pas estimé utile d’équiper son Lyriq d’une suspension pilotée. Cela peut sembler aberrant pour une voiture pesant presque 2,8 tonnes mais cela a très certainement été décidé pour maintenir des prix attractifs (nous allons y revenir). Et, encore une fois, le Lyriq n’est pas un bout de bois, il est juste un peu moins douillet que ses rivaux.

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Idéal pour cruiser

Presque agile

En outre, sur les autres terrains, le travail des ingénieurs Cadillac mérite des applaudissements. Sur les itinéraires sinueux, le Lyriq parvient à masquer son encombrement et son poids avec un certain brio. Parce qu’il ne prend quasiment pas de roulis, on pourrait presque parler d’agilité. Presque, toutes proportions gardées car la physique est là pour vous rappeler qu’il pèse malgré tout son poids. Cela se ressent surtout au moment d’actionner la pédale de frein manuellement… Enfin, avec le pied, ce qui heureusement n’a pas lieu d’être avec – on l’a vu – un mode “one-pedal” particulièrement efficace.

Bonus, cette relative efficacité en comportement ne se paie pas par un confort dégradé, ferme, non, hors des villes, il offre le compromis idéal. Enfin, grâce à la transmission intégrale et malgré une puissance conséquente de 528 ch et un couple de 610 Nm, la motricité n’est jamais prise en défaut. Les amateurs d’accélération pourront se faire quelques frayeurs en activant le mode sport où le Lyriq accélère promptement et n’a aucun mal à réaliser l’exercice du 0 à 100 km/h en à peine 5,3 secondes, comme annoncé par le constructeur. Le tout sans faire crisser les pneus. Bref, vous pourrez réviser vos clichés à propos des voitures américaines avec ce Lyriq.

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Particulièrement à l’aise sur autoroute

Sur autoroute, il est impérial. C’est clairement sur ce terrain que le Lyriq est le plus à son aise. Là, son gabarit n’est plus un souci. Les défauts de la chaussée sont avalés avec une très grande maîtrise. L’insonorisation de qualité se fait apprécier et seuls quelques légers bruits de vent que l’on doit sans nul doute à son architecture d’armoire normande (certes un brin effilée) et à ses grands rétroviseurs viennent perturber la quiétude des occupants, tous par ailleurs confortablement allongés (c’est le mot) dans de larges fauteuils (là aussi, le terme nous semble approprié).

Agréable à vivre

Oui, nous n’en avons pas encore parlé, mais la taille du Lyriq a aussi ses avantages. Si le SUV a la taille d’une limousine, il en offre aussi l’espace. Tant à l’avant qu’à l’arrière, les passagers sont parfaitement installés. Seul celui du centre pestera contre la fermeté de l’assise et du dossier, pas contre le plancher parfaitement plat et la largeur correcte. Sans battre de records, le coffre affiche une belle contenance de 588 litres et rabattre les sièges se fait en un tournemain pour disposer d’un plus grand volume de 1 687 litres.

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Toujours en matière d’agrément, les passagers arrière ont leur platine de commandes pour activer par exemple les sièges chauffants. À l’avant, ils sont également massants.

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Un point sur la qualité. Encore une fois, ce Lyriq ne fait décidément pas si américain. Car, à quelques éléments près qui trahissent quelques économies mais sont heureusement peu visibles, les assemblages sont globalement précis et les matériaux de plutôt bonne qualité. Surtout sur notre modèle d’essai doté d’un cuir nappa optionnel de couleur verte de belle facture associé à de véritables inserts en bois. La boîte à gants (qu’on peut uniquement ouvrir depuis l’écran tactile, rare faute d’ergonomie) est capitonnée. On trouve également du cuir bleu dans un rangement fermé placé sous l’écran tactile central ainsi que dans celui ouvert placé en contrebas entre le conducteur et le passager avant. Un mélange de couleurs qui ne sera peut-être pas du goût de tout le monde mais force est de constater que Cadillac a soigné la présentation de son Lyriq. À commencer par l’imposant écran de 33 pouces de belle facture depuis lequel de nombreuses fonctions (mais pas toutes !) se commandent.

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Un petit bémol pour la puissance de charge

Entre le confort à hautes vitesses et l’ambiance générale à bord du SUV des plus agréables, on aurait presque envie d’abattre des kilomètres à son volant. Mais le peut-on vraiment ? Avec sa grosse batterie d’une capacité de 102 kWh et son autonomie théorique de 530 km, correcte sur le papier eu égard à son poids, on aurait tendance à dire a priori que oui. Hélas, c’est là que le bât blesse. Déjà, la masse du véhicule fait que la consommation électrique est assez élevée. Sur autoroute, la barre des 30 kWh/100 km est largement franchie et on dépasse même assez facilement les 40 kWh/100 km dans certaines situations (accélérations et montées abruptes par exemple). De fait, sur un parcours mixte, l’autonomie moyenne tourne plutôt autour de 360 km selon nos calculs. Pas si mal dans l’absolu pour la plupart des usages.

Seulement, plus gênant, le Lyriq ne nous a pas bluffés par sa puissance de charge. Avec son architecture 400 volts, on est censé récupérer 200 km en 15 minutes de charge avec une puissance de 190 kW. Alors certes, nous avons plutôt utilisé des bornes de 150 kW en ce qui nous concerne mais la puissance moyenne tournait plutôt autour de 75 kW. Et une fois les 80 % atteints, on a tendance à redescendre autour de 30 kW. Aussi les recharges ont-elles demandé un peu plus de temps qu’espéré. Il nous aura fallu 55 minutes pour récupérer 65 kWh, 23 minutes pour gagner 28,12 kWh ou encore 47 minutes pour engranger 44,55 kWh. Rien de bien fou. Si l’électrique convient bien au caractère du Lyriq et si ce dernier aime bien les grands trajets, ceux-ci doivent être anticipés.

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