Si jusqu’à présent bénéficier de 7 places dans un SUV Volkswagen était la chasse gardée du Tiguan Allspace, il est désormais remplacé par le Tayron, qui revendique fièrement le statut de second plus gros SUV familial d’Europe, après le Touareg. Hyper spacieux et doté d’une liste d’équipements de haut niveau, ce gros bébé fait toutefois partie de ces modèles pointés du doigt sur notre marché français induisant quelques sacrifices, notamment sur sa mécanique.
Et oui, un gros SUV frisant les 2 tonnes et animé de moteurs thermiques n’est plus seulement l’ennemi public numéro un de la capitale française mais de tout le pays. En témoigne le malus au poids qui vient désormais s’ajouter au malus CO2 et qui fait très mal à ce type d’engin. En conséquence, le Tayron laisse de côté pour notre marché tous les moteurs essence et Diesel non électrifiés, ainsi que la transmission à 4 roues motrices (TSI 204 ch 4Motion ou 265 ch 4Motion et TDI 150 ch ou 190 ch 4Motion).
Et même comme ça, les motorisations les plus “propres” retenues pour nous ne sont pas exemptées de punitions. Le 1.5 eTSI 150 ch à micro hybridation impose jusqu’à 4 732 € de malus cumulés, le 2.0 TDI 150 ch jusqu’à 6 289 € et seul l’hybride rechargeable se limite à 1 490 € dans le pire des cas (version 272 ch), car exempté de malus au CO2.
Toujours là ? Regardons maintenant tout ce que le Tayron peut offrir pour voyager en famille dans le plus grand confort.
Un gros bébéâ¨
Un gabarit impressionnant déjà. Même si, à un ou deux centimètres près, le Tayron (L:4,79m x l:1,86m x h:1,67m) est resté très proche du Tiguan Allspace (L:4,7m x l:1,84m x h:1,67m) en matière de dimensions, sans oublier l’empattement mesuré à 2,79 m dans les deux cas. L’objectif est donc pour le Tayron de prendre la relève pour devenir la nouvelle et unique offre 7 places parmi les SUV Volkswagen, puisque le Touareg pourtant encore plus gros (L:4,88 x l:1â¯98 x h:1â¯72m H), n’existe qu’en 5 places. Attention toutefois, le Tayron hybride rechargeable n’est pas compatible avec les 7 sièges étant donné le positionnement de la batterie sous le coffre. Et si un SUV n’est pas un impératif, rappelons que les Touran, Caddy et California offrent aussi des déclinaisons 7 places.
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Le Tayron étant un modèle typé haut de gamme, il est livré en série avec la signature lumineuse incluant le logo rétro éclairé, à l’avant comme à l’arrière. Un détail, certes, mais qui à lui seul fait tourner bien des têtes comme nous l’avons constaté lors de notre essai. Volkswagen a sélectionné des jantes de tailles variant de 17 à 19 pouces, et 20 pouces en option (de 660 € à 1 295 €). Quant à la sélection de teintes, elle comprend parmi les plus exotiques un vert Cipressino et un bleu Ultraviolet qui lui vont très bien et qu’il sera pertinent de cocher après avoir choisi l’une des deux séries spéciales dédiées à notre marché (Edition ou R-Line Edition), puisque le coût de ces peintures tombe alors de 1 000 € à 200 €.
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De la place pour tout le monde à l’intérieur
L’impression d’espace est immédiate du Tayron agrémenté de jeux de lumières particulièrement travaillés comprenant 10 choix de couleurs dès l’entrée de gamme. Une ambiance lumineuse qui vient mettre en valeur ou encore pour changer de mode de conduite ou d’ambiance intérieure, par exemple.
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Le et sont en série. Ce dernier devient même absolument gigantesque, 15 pouces, sur la finition la plus haute R-Line Exclusive ou en option à 1 290 € à partir d’Elegance via un pack qui inclut au passage l’affichage tête haute ou la navigation connectée. Impressionnant par leur taille, ces deux écrans sont toutefois relativement complexes à prendre en main au départ, pas par manque de clarté, mais par la richesse des possibilités de personnalisations offertes.
C’est aussi à partir de la finition Elegance que Volkswagen inclut le Travel Assist (conduite semi autonome) , les sièges avant massants, les feux matriciels, le système de stationnement automatisé ou encore le toit coulissant et panoramique, pour ne citer que quelques options parmi une très longue liste. À noter aussi le retour de vraies touches physiques au volant, exit les boutons tactiles peu précis.
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Mais surtout, qu’en est-il de son habitabilité ? Déjà, fractionnable en 40/20/40 est coulissante en série. Ensuite, si tout le monde joue le jeu à savoir d’avancer son assise juste avant que les genoux touchent quelque chose, les passagers de la 3ème rangée sont correctement installés. Même pour des adultes d’1,75m par exemple. Au prix tout de même d’un dossier assez redressé pour la seconde rangée.
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Si le Tayron se montre peut-être un peu moins confortable tout à l’arrière, avec des strapontins plus fins qu’à bord d’un Peugeot 5008 par exemple, l’Allemand se rattrape avec 345 litres contre 259 litres pour le Français. Un réel atout ici tant ces modèles 7 places ont toujours ce talon d’Achille que de devoir sacrifier la capacité de chargement dans ce type de configuration. Sur le modèle TDI 150 ch de notre essai, il reste même en sacrifiant la roue de secours.
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Motorisations par élimination
On l’a vu pour limiter le malus, opter pour l’hybride rechargeable que ce soit en version 204 ch ou 272 ch est pertinent. D’autant que ces derniers ne revendiquent pas moins de 114 km à 126 km d’autonomie en tout électrique, largement assez pour traverser les villes en se faisant oublier ou presque. Mais en 5 places uniquement donc.
Quelle moteur choisir dans la configuration 7 places ?
Partons du principe qu’un Tayron, c’est une expérience à 7 et un compagnon de voyage pour aller loin. Et là, les moteurs 1.5 eTSI 150 ch à micro-hybridation ou 2.0 TDI 150 ch sont intéressants. Certes, il ne faut pas s’attendre à des foudres de guerre, eux qui ont fort à faire pour tracter le poids de l’engin. Avec des 0 à 100 km/h qui frôlent les 10 secondes, les relances sont ainsi parfois frustrantes. Du coup pour trancher, le couple plus généreux du Diesel (360 Nm contre 250 Nm pour l’essence) à des régimes plus bas reste un plus en matière d’agrément. Le Diesel a aussi une consommation plus faible d’1 à 2 l/100 km (8 l/100 km constatés sur notre parcours très exigeant et 5,7 l/100 km en donnée WLTP) que le eTSI. On note également une tolérance en poids tracté légèrement meilleure (jusqu’à 2 tonnes en freiné sur pente à 12% contre 1 800 Kg). Et s’il est aussi légèrement plus bas en émission de CO2 (144 g/km contre 146 g/km), le TDI est en revanche au-dessus de la barre des 1 800 Kg, le pénalisant en conséquence fortement sur le malus au poids (2 390 € minimum contre 240 € pour le eTSI).
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Conduite, la zen attitude
S’il faut jouer un peu de la boîte pour anticiper les dépassements et relances en général, qui plus est avec un certain temps de retard hors mode Sport, le Tayron invite de toute façon à une conduite placide. En prouve également le typage souple et confortable du SUV allemand et ce quel que soit le mode de conduite. Et ce n’est pas plus mal pour les passagers. Tous nos modèles d’essais étaient toutefois équipés de la nouvelle suspension DCC Pro (1 250 € en option à partir d’Elegance) qui en rajoute une couche en matière d’analyse en temps réel de la route, pour agir à la fois sur la compression et la détente des amortisseurs. En résulte également un choix plus vaste de typages mais quoi qu’il en soit toujours orienté vers l’absorption des chocs plutôt que l’incisivité des prises de trajectoire. Et nul doute que sans la suspension pilotée, le parti pris est le même. Curieusement, opter pour une finition R-Line n’y change rien et après tout, entre la puissance limitée des motorisations et le maintien latéral quasi inexistant des sièges, on est mieux à cruiser à bord du Tayron en appréciant son excellente insonorité au passage, qu’à le brutaliser comme un livreur de colis pressé.
Prix : ses séries spéciales attrayantes
Alors que le premier niveau de finition Life Plus incarne en temps normal le premier prix (51 900 € en eTSI 150 ch), c’est la finition spéciale VW Edition qui fait l’effort de baisser le prix à 50 800 €, tout en offrant quelques équipements supplémentaires comme la peinture métallisée (blanche ou grise), les projecteurs à LED Plus, les blocs arrière à effet 3D ou encore les feux de braquage et les vitres arrière surteintées. Un modèle qui grimpe à 54 100 € en version TDI 150 ch.
Le Tayron face au Peugeot 5008
La finition Elegance, qui change considérablement l’expérience à bord par sa dot généreuse, démarre à 55 300 €. À comparer au Peugeot 5008 qui, lui, démarre à 40 990 € en finition Allure mais motorisé par un moteur hybride de 136 moins puissant. Opter pour la finition GT fait grimper l’addition à 45 490 € ou frôle plutôt les 48 000 € en ajoutant les quelques options que le Tayron inclut en Elegance. Le français a quand même pour lui un design intérieur très avant-gardiste qui, a lui seul, offre une expérience de conduite unique.
Et face au Hyundai Santa Fe
Le Hyundai Sante Fe aussi se présente comme un bon concurrent, en matière d’habitabilité notamment avec quelques singularités comme des commandes électriques pour rabattre le rang 2, des ports USB pour le rang 3 ou des caméras d’angle mort. Il démarre quand même d’entrée à 50 400 € mais est lui motorisé par un moteur full hybride à la puissance généreuse de 215 ch.
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