Il était temps ! Nous nous sommes enfin mis au volant de la nouvelle star des voitures électriques en France, la nouvelle Renault 5 électrique. Est-elle aussi sympathique à conduire qu’à regarder ?
Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous n’avions pas encore eu l’occasion de conduire la Renault 5 électrique, un véhicule que nous n’avons presque plus besoin de présenter tant il a fait parler de lui ces dernières années et notamment ces derniers mois. D’ailleurs, les premiers résultats commerciaux sont très bons puisque la R5 a très rapidement intégré le top 10 des ventes en France en plus d’être la voiture électrique la plus vendue en France en ce début d’année. En bonus, elle a été auréolée du titre de Voiture de l’année 2025 par un jury composé de 60 journalistes venant des quatre coins de l’Europe. A priori, elle n’est pas qu’un objet agréable à regarder. Elle a d’autres arguments à faire valoir, Ce qui expliquerait ce titre partagé avec l’Alpine A290. Pour nous en convaincre, nous avons pris le volant de la version dotée du moteur de 150 ch et de la “grosse” batterie de 52 kWh dans sa finition haut de gamme iconic cinq, le nec plus ultra en somme.
- Voir aussi –
Plaisante à regarder et à vivre
“C’est la nouvelle Renault 5 ?”, nous interroge une maman embarquant son enfant dans son véhicule garé à côté du nôtre, “elle est vraiment très jolie”. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, dit-on.
Pimpante dehors comme dedans
Pourtant, si nous vous laisserons juger par vous-même, force est de constater qu’elle fait tout pour se faire remarquer dans la configuration de notre modèle d’essai avec sa teinte jaune vif, son toit noir souligné d’un jonc de couleur rouge et ses jantes de 18” à rayon. De fait, les regards se retournent constamment à son passage. Nous avons même eu droit à des appels de phare de la part d’un autre conducteur de Renault 5 électrique. Pas de doute, cette R5 inspire assurément la sympathie.
,
La bonne nouvelle, c’est que l’ambiance est tout aussi pimpante à l’intérieur. Sur cette finition iconic cinq, les nombreuses touches de jaune apportent de la chaleur et les clins d’œil à son ancêtre sont nombreux à l’image des sièges pétales, des deux écrans intégrés dans des blocs de forme carrée, de la planche de bord matelassé face au passager ou encore du ciel de toit résolument vintage.
,
Présentation soignée
Pour couronner le tout, les matériaux utilisés font bonne figure. Même s’ils sont globalement tous durs, ils restent agréables au toucher et à l’œil. Les assemblages ne souffrent pas non plus la critique. Dans le genre, une Mini ne fait pas mieux. En fait, la seule chose qui manque à notre goût pour parfaire le tout, c’est un toit ouvrant dont profite pourtant la Renault 4 électrique.
,
Un point sur l’ergonomie. Malgré des commandes nombreuses sur le côté droit du volant, on trouve plutôt vite ses repères. Écran central tactile déporté vers le conducteur, commandes physiques pour contrôler la climatisation, bouton permettant de couper les aides à la conduite en deux clics sur facilement accessible à gauche du volant, le style ne se fait pas au détriment de la praticité. Le fait que la (jolie) commande de boîte de vitesses soit placée en haut à droite du volant permet d’avoir de multiples rangements pour se vider les poches au centre entre le conducteur et le passager. Utile car ils ne sont pas très nombreux ailleurs et la boîte à gants, pour ne citer qu’elle, n’est pas très spacieuse.
,
Des places arrière étriquées
Vrai défaut de la nouvelle Renault 5 électrique (il en faut bien un), l’espace est compté aux places arrière, conséquence directe de sa petite taille (3,92 m, 12 cm de moins que la Clio dont elle est le pendant électrique). Avec un siège réglé pour un conducteur faisant 1,80 m comme votre serviteur, seuls les jeunes enfants n’auront pas les genoux enfoncés dans le siège avant. En outre, la banquette est trop verticale et il est quasi impossible de caser ses pieds sous les sièges avant. Là, c’est la R5 qui ne fait pas mieux que la Mini. Si vous voulez de l’espace, il faudra vous tourner vers la Renault 4 électrique.
,
Heureusement, le coffre donne davantage le sourire avec 326 litres de volume, soit une capacité à peine inférieure à la Zoé (338 litres) qui mesurait pourtant presque 17 cm de plus.
- Voir aussi –
,
Plaisante à conduire et confortable
À la conduite, cette R5 électrique a également de quoi satisfaire même les plus réfractaires à l’électrique. Premier élément de satisfaction, sa direction bien calibrée offrant un excellent ressenti et un compromis idéal entre fermeté et douceur. Elle est à ce point réussie qu’on se prend à emprunter un maximum de virages, juste pour le plaisir de manipuler le volant.
Une merveille à conduire en ville
En ville, cette direction combinée à la petite taille du véhicule fait des merveilles. On aurait aimé pouvoir profiter d’un mode “One pedal” pour n’utiliser que la pédale d’accélérateur et améliorer encore le bilan consommations (voir plus bas) mais ce sera bientôt de série et on s’attend à ce que cette possibilité soit offerte sans surcoût via une mise à jour pour les actuels propriétaires de ce modèle. Et si la visibilité arrière n’est pas optimale, autre grief, la caméra de recul est de série.
En outre, les 150 ch sont bien présents. Nul besoin d’activer le mode sport pour avoir des relances dignes de ce nom. La vitesse maximale est limitée électroniquement à 150 km/h pour optimiser le rayon d’action mais le 0 à 100 km/h est expédié en un tout à fait raisonnable 8 s. À titre de comparaison, une Renault Clio E-Tech de 145 ch réalise ce même exercice en 9,3 s. Dépasser quel que soit l’itinéraire ne posera donc aucun souci.
Fermement suspendue, on n’en attendait pas moins d’un véhicule pesant tout de même 1 449 kg (176 kg de plus que la Renault Clio hybride), elle n’en reste pas moins confortable. Les jantes de 18” ne changent rien à la donne. S’il arrive d’être parfois secoué, il faut vraiment que la chaussée soit bien abimée. Et hors des centres-villes, le travail des ingénieurs mérite des applaudissements.
,
À l’aise aussi sur autoroute
Quelques petits bémols tout de même, le silence du moteur fait qu’on est moins tolérant aux bruits d’air, un peu trop présents à hautes vitesses. Tandis que la position de conduite ne sera pas parfaitement adaptée à toutes les morphologies. Certains regretteront ainsi certainement de ne pas pouvoir régler le siège un peu plus bas. Mais c’est dû à l’emplacement de la batterie sous le plancher. Et c’est vraiment pour pinailler car cette Renault 5 électrique est globalement aussi à l’aise en ville que sur les routes de campagne ou sur autoroute.
,
Côté budget
Dans ces conditions, la consommation s’envole un peu avec des pics aux alentours de 20 kWh. Mais cette R5 électrique soigne son appétit.
Des consommations faibles
Malgré l’utilisation abusive du mode sport pendant notre essai pour profiter au maximum des capacités du moteur (tout en respectant les limites de vitesse, il va sans dire), la consommation moyenne s’est soldée par un plutôt flatteur 13,2 kWh/100 km. Ce qui donne une autonomie théorique de 393 km, très proche de la valeur officielle à peine supérieure à 400 km. Pour un usage purement citadin, cette Renault 5 électrique suffit amplement.
Et on pourra envisager quelques longs trajets à l’occasion. Impossible malgré les bonnes conditions climatiques de notre essai d’atteindre les 100 kW en pic promis par Renault en recharge rapide mais la puissance s’est montrée relativement constante avec aux alentours de 60 kW la majeure partie du temps. Comme la batterie n’est pas bien grosse, récupérer de 30 à 80 % d’énergie vous prendra grosso modo une petite vingtaine de minutes.
,
Trop chère ma chère ?
Dépenser un minimum de 35 490 € pour cette version haut de gamme de la citadine appelée à évoluer davantage en ville ou destinée à être le second véhicule du foyer peut sembler déraisonnable. Il va de soi que cette R5 électrique n’est pas à la portée de toutes les bourses mais elle soigne pourtant ses tarifs. N’oublions pas que, en fin de vie, la Zoé de pointe coûtait plus de 38 000 € avec un moteur moins puissant (135 ch) et une puissance de charge limitée à 50 kW. Pour moins cher, vous avez un véhicule nettement plus sympathique, plus performant, capable d’aller plus loin (386 km d’autonomie annoncés pour la Zoé R135), de se recharger nettement plus vite et doté des toutes dernières technologies dont un très performant ensemble multimédia Google intégrant par exemple un planificateur d’itinéraires très utile au quotidien. Que demande le peuple ?
Comments